Sénégal : La compagnie nationale aérienne en besoin de recapitalisation ?

Air Sénégal traverse une période critique. La saisie de 1,8 milliard de francs CFA par l’Association du transport aérien international (IATA) a provoqué une vive réaction de la compagnie. Loin de se résigner, elle a engagé une riposte juridique, contestant la légalité de cette saisie conservatoire nous fait savoir l’Observateur. Selon l’argument avancé, les règles de l’OHADA ne permettent pas de bloquer des créances futures, ce qui serait le cas en l’espèce. Ce contentieux avec l’IATA ne fait qu’exposer davantage les fragilités financières d’un transporteur national déjà sous pression sur plusieurs fronts.

Recomposition de la flotte et ajustement stratégique

Parallèlement à cette bataille juridique, Air Sénégal a mis fin à son contrat de location avec Carlyle, qui fournissait quatre avions essentiels à ses opérations. Cette décision entraîne inévitablement une reconfiguration de la flotte et, potentiellement, du programme de vols. Pour éviter une rupture de service, la direction a sollicité le Conseil d’administration afin d’autoriser de nouveaux contrats d’affrètement. Boeing et Airbus auraient d’ores et déjà exprimé leur volonté de collaborer, sous réserve d’un accord officiel. Cette transition s’annonce délicate, car elle nécessite des moyens financiers accrus et une coordination logistique rapide.

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Un besoin urgent de réorganisation et de fonds frais

Au-delà de la conjoncture, la situation actuelle remet au centre du débat les failles structurelles d’Air Sénégal. Le gouvernement avait déjà esquissé, à travers un plan de relance, une série de réformes devant rendre la compagnie plus agile : rationalisation des effectifs, création de filiales, renforcement des contrôles internes et redéfinition des lignes jugées peu rentables. Mais face aux urgences financières et aux conflits contractuels, ces intentions peinent à se concrétiser. Le scénario d’une recapitalisation devient de plus en plus plausible, voire indispensable, pour éviter que la compagnie ne s’enlise davantage. Le défi est désormais de combiner action rapide et réformes durables dans un environnement où chaque retard peut coûter très cher.

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