Lors de la clôture du Dialogue national, le président de la République avait pris un engagement solennel : celui de mettre en œuvre tous les consensus validés au cours des travaux. Cette promesse, formulée devant les délégations politiques, religieuses et citoyennes, n’a pas été oubliée. Elle est désormais invoquée par les organisations de la société civile, qui réclament que ces résolutions ne restent pas lettre morte. Pour elles, la fin du dialogue ne doit pas marquer le début de l’attente, mais celui d’un travail rigoureux de transformation politique.
C’est dans cette perspective que le Consortium des Organisations de la Société Civile, rassemblant une trentaine de structures, a proposé la création d’un comité pluraliste. L’idée est simple : mettre autour d’une même table représentants de l’État, des partis politiques et des acteurs indépendants pour piloter concrètement l’application des mesures issues du dialogue. L’objectif n’est pas seulement de contrôler, mais aussi de garantir que les résultats soient conformes aux attentes exprimées durant les sessions.
Un comité de veille pour éviter l’enlisement
Face aux risques de dilution dans le temps, la société civile souhaite que ce comité ait un rôle actif dans la priorisation, le calendrier et le suivi des décisions. Pour éviter que les résolutions ne soient remisées dans les tiroirs, elle propose une méthode participative : chaque acteur y aurait sa voix, sa responsabilité et son rôle à jouer. Un tel cadre permettrait, selon ses promoteurs, de dépasser les simples déclarations d’intention pour entrer dans une logique de transparence et de redevabilité.
Il ne s’agit pas de réinventer un nouveau dialogue, mais de préserver la dynamique enclenchée. Car les sujets abordés lors des assises – réforme institutionnelle, justice électorale, accès équitable à la citoyenneté – sont sensibles et complexes. Ils nécessitent un dispositif de mise en œuvre structuré, concerté et capable de résister aux logiques partisanes. Le comité servirait alors de levier pour faire vivre l’esprit du consensus dans la durée.
Une vigilance citoyenne pour donner force à l’engagement
Au-delà des institutions, ce sont les citoyens eux-mêmes qui sont invités à suivre, commenter et relayer les avancées. Pour les organisations engagées, cette étape post-dialogue est tout aussi cruciale que le débat lui-même. C’est elle qui permettra de mesurer la sincérité des engagements et la capacité de l’État à répondre aux attentes collectives. La société civile, souvent en première ligne dans la médiation sociale, veut aujourd’hui peser dans le passage à l’acte.
En proposant ce comité de suivi, elle rappelle que la démocratie ne repose pas seulement sur les urnes, mais aussi sur la parole tenue, le respect des délais et l’inclusion de toutes les voix dans le processus décisionnel. À l’heure où le pays cherche à réconcilier gouvernance et confiance, la balle est désormais dans le camp des autorités pour donner suite à cette main tendue et faire du dialogue une force transformatrice réelle.
Laisser un commentaire