Pour un joueur international, acheter un bien immobilier dans son pays natal est souvent un geste de confiance, un investissement affectif autant que stratégique. Pour Ismaïla Sarr, attaquant vedette de Crystal Palace, ce projet s’est transformé en mésaventure amère. À Diamniadio, la future ville du Sénégal émergent, deux appartements achetés en toute bonne foi se sont révélés n’être qu’un piège soigneusement monté par un professionnel de la supercherie.
Celui qui se présentait comme vendeur, O. Ndiaye, n’était autre qu’un ancien agent immobilier, connu des services de police pour des affaires similaires. Usant de faux actes notariés et de documents légalisés, il a convaincu un représentant du joueur de finaliser l’achat de deux logements pour un total de 64 millions FCFA. S’y ajoutaient 10 millions supplémentaires destinés à des travaux d’aménagement. Le joueur n’a jamais imaginé qu’il ne serait en réalité jamais propriétaire.
Un stratagème bien rodé
Tout dans cette affaire indique une opération planifiée avec minutie. Les documents, remis en main propre, portaient les cachets nécessaires et les signatures convaincantes. Le représentant d’Ismaïla Sarr s’est même installé dans l’un des appartements, le temps que les derniers travaux soient achevés. Ce n’est qu’après quelques semaines que les véritables propriétaires ont donné l’alerte, contraignant l’occupant à quitter les lieux. Les affaires personnelles du joueur ont été sorties sans ménagement.
Alertée, la Division des Investigations Criminelles a rapidement remonté la piste. O. Ndiaye, déjà incarcéré à la prison de Sébikotane pour une précédente escroquerie foncière, a été de nouveau entendu. S’il reconnaît avoir perçu les sommes, il tente de diluer sa responsabilité en évoquant des complices invisibles. L’homme est désormais poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux, avec une enquête élargie à son réseau professionnel et commercial.
Une affaire révélatrice d’un marché à risque
Ce type d’affaire n’est pas isolé. Elle met en lumière les failles d’un secteur immobilier où la rapidité des transactions et la confiance mal placée peuvent coûter très cher. Les personnalités publiques comme les footballeurs de haut niveau sont des cibles fréquentes, souvent peu présentes localement et confiantes envers des intermédiaires peu scrupuleux. Les conséquences vont au-delà de la perte financière : elles entachent le climat de confiance autour de projets immobiliers pourtant cruciaux pour le développement national.
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