Au stade Alassane Djigo, le coup de sifflet final a sonné comme une délivrance. Le Jaraaf de Dakar, l’un des clubs les plus emblématiques du football sénégalais, a décroché un 13ᵉ titre de champion national dimanche 29 juin 2025, à l’issue d’un succès éclatant contre HLM (4-1). Ce sacre, attendu avec fébrilité, est venu couronner une saison où passion, performance et tensions se sont mêlées sans relâche.
Derrière l’euphorie des tribunes se cache une trajectoire marquée par des soubresauts. Deux semaines plus tôt, lors d’une rencontre sous haute tension à Ngor contre l’US Ouakam, des affrontements avaient éclaté, provoquant des blessures parmi les supporters, des officiels et des journalistes. Ces événements avaient jeté une ombre sur une fin de saison pourtant prometteuse. Mais loin de se laisser distraire, le club dakarois a su resserrer les rangs pour offrir à ses fans un final maîtrisé et spectaculaire.
Une machine relancée par la jeunesse et l’efficacité
Au cœur de ce parcours, plusieurs hommes ont porté haut les couleurs vert et blanc. Parmi eux, Souleymane Cissé, attaquant originaire de Tambacounda, s’est affirmé comme une pièce maîtresse de l’effectif. Avec dix réalisations, il termine meilleur buteur de la Ligue 1, incarnant à lui seul la renaissance offensive du club. Arrivé à l’intersaison 2024, Cissé a su rapidement s’intégrer et incarner une ambition renouvelée.
À ses côtés, Serigne Moctar Koïta a apporté équilibre et sang-froid au milieu de terrain. Sa capacité à dicter le rythme des matchs et à canaliser l’énergie de ses coéquipiers s’est révélée déterminante dans les moments clés. Ensemble, les deux joueurs n’ont cessé de souligner l’impact du public, qu’ils considèrent comme le véritable carburant de leur saison. Un soutien constant qui a galvanisé l’équipe même dans les instants les plus incertains.
Une domination confirmée, un avenir à façonner
Le classement final reflète la régularité de cette formation : 54 points glanés en 30 journées, une attaque efficace et une défense solide. Largement en tête, le Jaraaf n’a laissé que peu de place au suspense, prenant progressivement le large sur ses poursuivants directs. La victoire face à HLM, bien plus qu’une formalité, a été l’illustration parfaite de la maîtrise collective acquise au fil des mois.
Ce succès ne marque pas seulement la fin d’une saison bien menée. Il ouvre également la porte à de nouvelles ambitions, notamment sur le plan continental, où le Jaraaf cherchera à faire mieux que ses récentes prestations. La qualification en Ligue des Champions africaine ne sera pas un simple bonus, mais une mission à préparer avec la même rigueur que celle ayant conduit à ce sacre.
Une passion populaire jamais démentie
Dans les rues de Médina et de Grand-Dakar, l’explosion de joie a dépassé les clivages. Les supporters, dont la passion reste intacte malgré les épisodes violents récents, ont célébré ce titre comme un soulagement collectif. Ce sacre ravive la flamme d’un club qui, au-delà de son palmarès, continue de cristalliser l’identité footballistique de la capitale.
Le Jaraaf a su démontrer qu’un titre se construit autant sur la pelouse qu’en dehors, à travers la fidélité d’un public, le talent de ses cadres et la résilience d’un groupe face aux obstacles. Dans un championnat parfois instable, il incarne aujourd’hui une rare continuité. Le trophée 2025, désormais inscrit dans l’histoire du club, est aussi le fruit d’une saison où l’unité et la détermination ont fini par triompher du tumulte.
Laisser un commentaire