L’année dernière, face à la flambée des prix du transport durant les grandes affluences, les autorités avaient mis en place un plan d’urgence combinant plusieurs moyens de déplacement. Le ministre El Malick Ndiaye avait alors mobilisé à la fois les bus de la société Dem Dikk et les trains des Grands Trains du Sénégal (GTS). Cette stratégie mixte avait permis de soulager la pression sur les voyageurs, notamment en direction des régions intérieures, en assurant une offre suffisante et à moindre coût. Elle avait démontré l’importance d’une logistique bien coordonnée pour répondre aux besoins de mobilité dans un contexte de contraintes économiques et d’intenses déplacements.
Dix trajets ferroviaires spéciaux pour les grands départs
Cette année, la même volonté de fluidifier le trafic et de garantir la continuité des transports s’est exprimée à travers une opération exclusivement ferroviaire. Sous la coordination du ministre Yankoba Diémé, les GTS ont organisé dix rotations spéciales au départ de Dakar, desservant des villes comme Thiès, Tivaouane, Bambey, Diourbel et Mbacké. Près de 3 000 passagers ont ainsi pu voyager dans des conditions encadrées, loin des embouteillages routiers ou des tarifs prohibitifs parfois pratiqués par des transporteurs privés. Ce dispositif ponctuel a permis d’absorber une partie des flux de voyageurs, souvent massifs à l’approche des événements religieux ou familiaux.
Le train, un maillon stratégique du transport public
Ces rotations illustrent la capacité du rail à offrir une alternative efficace, sûre et collective dans un paysage où le transport routier domine encore largement. Contrairement aux bus Dem Dikk, qui circulent sur des axes soumis aux aléas du trafic, le train bénéficie d’un tracé propre, propice à la régularité et à la ponctualité. Sa mobilisation dans les périodes critiques ne relève pas uniquement d’un geste symbolique : elle contribue à renforcer la présence de l’État dans l’espace public, notamment dans les régions secondaires. Le succès de cette opération rappelle que le train, lorsqu’il est bien exploité, peut jouer un rôle central dans l’organisation des mobilités nationales. Il participe à la cohésion sociale en reliant les centres urbains aux territoires périphériques et redonne du poids à l’idée d’un service public accessible, réactif et adapté aux réalités du terrain.
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