Il y a des soirées où tout semble s’aligner. Ce 10 juin 2025 à Nottingham, les Lions de la Téranga ont bousculé la hiérarchie mondiale en s’offrant l’un des bastions du football européen. Sur la pelouse du City Ground, le Sénégal a dominé l’Angleterre (3-1), dans un match amical qui n’avait rien de feutré. Ce succès n’est pas seulement une victoire sportive, c’est une déclaration d’intention à moins d’un an de la Coupe du monde.
Menés dès la 7e minute sur un but d’Harry Kane, les Sénégalais n’ont pas baissé la tête. Mieux encore, ils ont montré que la relève était prête. Ismaïla Sarr a ramené les siens dans le match juste avant la pause, concluant un contre rapide avec l’efficacité d’un vétéran. L’égalisation anglaise signée Jude Bellingham a brièvement fait frémir les tribunes… avant d’être annulée par la VAR pour une main de Levi Colwill. Une décision contestée, mais validée.
La jeunesse s’impose sans complexe
Au retour des vestiaires, c’est Habib Diarra, jeune milieu de terrain de Strasbourg, qui a fait basculer le match. D’une frappe croisée à l’entrée de la surface, il a inscrit son premier but sous le maillot national. Un moment fondateur pour ce joueur dont l’intégration dans l’équipe A commence à dessiner les contours d’un futur titulaire. L’Angleterre, désorganisée, n’a pas su répondre. Dans les arrêts de jeu, Cheikh Sabaly, discret mais efficace, a profité d’un ballon mal négocié pour sceller la victoire d’un plat du pied maîtrisé. Son premier but avec les A, depuis son arrivée en 2023, arrive au meilleur des moments.
Cette rencontre n’a pas seulement révélé le talent de ces jeunes joueurs. Elle a mis en lumière une sélection qui apprend à vivre sans dépendre de ses figures historiques. Sadio Mané, absent pour son voyage dans les lieux saints de l’islam, laisse ainsi la place à une nouvelle garde déterminée, plus collective, mais tout aussi ambitieuse.
Au-delà du score, une dynamique nouvelle
Battre l’Angleterre chez elle n’est pas un événement anodin. C’est la première fois qu’une équipe africaine y parvient, et cela change la perception qu’on peut avoir du Sénégal. Ce match amical, inscrit dans le cadre d’une série de préparations, aura des répercussions bien réelles : en termes de confiance, de hiérarchie interne, et de respect gagné.
Pour le sélectionneur Pape Thiaw, ce résultat n’est pas un aboutissement, mais une confirmation. Il démontre que les choix opérés ces derniers mois en faveur d’une ouverture aux jeunes talents portent leurs fruits. Il souligne aussi la capacité d’adaptation tactique du groupe face à un adversaire au pedigree imposant. Si le score avait été inversé, on aurait parlé de logique. Mais en dominant l’Angleterre, les Lions montrent qu’ils peuvent imposer leur logique aux autres.
Ce 3-1 restera comme une ligne forte dans l’histoire récente de l’équipe nationale. Non pas parce qu’il symbolise une fin de cycle, mais parce qu’il annonce peut-être le début d’un nouveau. Un cycle où l’expérience et la jeunesse ne s’opposent plus, mais se passent le flambeau dans un même tempo.
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