Sénégal : Mabouba Diagne prend les rênes de la Conférence de la FAO à Rome

Photo d'illustration : un champ de maïs

Nommé ministre de l’Agriculture en avril 2024, Mabouba Diagne n’a pas tardé à marquer de son empreinte la diplomatie agricole du Sénégal. Ce docteur en ingénierie financière, rompu aux arcanes des institutions économiques internationales, a été désigné président de la 44ᵉ conférence biennale de la FAO à Rome, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de l’organisation. Un symbole fort qui propulse le Sénégal au cœur des délibérations mondiales sur la sécurité alimentaire. Cette reconnaissance internationale s’aligne avec les ambitions de transformation structurelle portées par le nouveau gouvernement sénégalais.

Une fonction stratégique dans un contexte mondial tendu

La présidence de cette conférence n’est pas qu’un titre honorifique. Elle permet à Mabouba Diagne de modérer les débats et d’orienter les priorités autour des grands défis agricoles contemporains : renforcement de l’innovation locale, adaptation climatique des systèmes alimentaires, souveraineté semencière, ou encore modernisation des filières de production. Le ministre sénégalais dispose ainsi d’un levier diplomatique direct pour faire remonter les préoccupations africaines dans les arènes décisionnelles globales, dans un contexte où le continent reste encore sous-financé malgré ses besoins croissants.

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Un tremplin pour l’agriculture sénégalaise

Cette nomination donne également à Dakar un avantage pour capter de nouvelles ressources. En devenant l’un des visages institutionnels de la FAO, Mabouba Diagne consolide la crédibilité du Sénégal dans la négociation de partenariats techniques et financiers. Cela renforce les perspectives pour les réformes internes qu’il pilote, notamment sur les chaînes de valeur agricoles, l’irrigation et l’agroécologie. Cette exposition peut aussi accroître l’appui à des programmes ciblés de souveraineté alimentaire, ambition phare du président Diomaye Faye. En alliant expertise financière, maîtrise diplomatique et enracinement politique, le ministre trace une ligne claire entre présence internationale et transformation concrète des réalités agricoles nationales.

La montée en puissance de Mabouba Diagne sur la scène internationale illustre aussi un repositionnement du Sénégal sur les questions de développement durable et de justice alimentaire. Loin de se limiter à une représentation protocolaire, ce type de mandat reflète une volonté assumée d’influer sur les normes et mécanismes globaux. Il envoie un message de cohérence entre les réformes internes du pays et son rôle dans les forums mondiaux. À l’heure où les équilibres géopolitiques sont bousculés, voir un ministre sénégalais à la tête d’un organe aussi stratégique que la conférence de la FAO rappelle que l’expertise africaine peut aussi être une boussole pour les politiques alimentaires de demain.

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