À l’approche de la fête de la Tabaski 2025, les autorités avaient mis en place une action d’envergure pour alléger les charges des ménages les plus précaires. La Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) avait engagé une distribution massive de moutons sur tout le territoire national. L’opération, saluée pour sa dimension humaine, visait à permettre aux familles en difficulté de célébrer la fête avec dignité, en accédant à un mouton sans recourir à l’endettement ou à la dépendance. Dans les 45 départements concernés, des milliers de têtes ont été livrées en partenariat avec des éleveurs. À Bignona, cette aide attendue s’est transformée en source de frustration.
Des pertes inattendues et des bénéficiaires désemparés
Peu après la réception des bêtes, plusieurs bénéficiaires de Bignona ont vu leurs moutons mourir de manière soudaine. Les carcasses retrouvées sur place témoignent d’un problème de santé animale potentiellement lié à une mauvaise alimentation ou à un stress lié au transport. Les témoignages recueillis sur les lieux évoquent une situation douloureuse : des familles qui comptaient sur ces animaux pour accomplir le rituel religieux se retrouvent démunies, parfois sans solution de remplacement. La colère est montée d’un cran, notamment chez ceux qui avaient déboursé une part symbolique pour accéder à l’offre subventionnée. Certains évoquent une trahison de confiance et pointent du doigt une logistique mal encadrée.
Une initiative entachée, des attentes de réponses
Le cas de Bignona soulève des interrogations sur les mécanismes de contrôle vétérinaire appliqués en amont de la distribution. S’il est établi que la volonté de la DER/FJ était de répondre à un besoin pressant, les conséquences de ces décès inattendus jettent un froid sur l’image de l’opération. Dans une zone comme Bignona, où les moyens sont limités, perdre un mouton offert en période de Tabaski peut avoir l’effet d’un effondrement symbolique. Les familles touchées attendent désormais des mesures de réparation, voire des remplacements. Plus largement, cet épisode relance la question de la gestion des aides animales et de la qualité des circuits d’approvisionnement, surtout quand ceux-ci doivent intervenir dans un délai court.
Alors que la Tabaski est célébrée dans quelques heures, l’incident de Bignona rappelle que la solidarité logistique ne suffit pas : elle doit s’accompagner de rigueur, d’écoute, et d’une réactivité sans faille lorsque les promesses tournent au désastre.
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