En décembre 2024, l’émission « Ndeeki Li » avait été sacrée meilleure matinale radiophonique du pays, une reconnaissance méritée pour un programme qui avait su créer un lien unique avec ses auditeurs. Au cœur de ce succès, la voix calme et assurée de Nicolas Diop. Chaque matin, il offrait aux auditeurs une parenthèse d’actualité, de réflexion et de chaleur humaine, dans un ton à la fois posé et accessible. Il ne s’agissait pas seulement d’informer, mais de créer une atmosphère, un rendez-vous quotidien où l’on se sentait écouté autant qu’instruit.
Le décès de Nicolas Diop, survenu ce jeudi 5 juin 2025 des suites d’une maladie, laisse un vide douloureux pour ceux qui, au fil des années, avaient fait de sa présence un repère. À travers Sud FM, mais aussi plus tôt à la RFM avec l’émission « Real One », il avait su s’imposer comme une figure incontournable de la radio au Sénégal. Son style n’était pas flamboyant, mais authentique. Il ne cherchait pas à occuper l’espace, mais à le partager, avec ses invités comme avec ses auditeurs.
Un homme de radio, mais aussi de lettres et de sons
Si beaucoup l’ont connu à travers les ondes, Nicolas Diop avait aussi d’autres cordes à son arc. Passionné de culture, il s’était engagé dans une carrière musicale, explorant un univers artistique qui prolongeait, d’une certaine manière, la sensibilité que l’on percevait dans sa manière de parler. Loin des étiquettes, il écrivait aussi, laissant entrevoir une facette plus intime de sa personnalité : celle d’un homme curieux, à l’écoute du monde, et désireux de le traduire avec justesse et humanité.
Sa voix portait, mais sans jamais crier. Elle rassurait, sans jamais ennuyer. Elle informait, tout en écoutant. C’est cette rare capacité à équilibrer professionnalisme, émotion et proximité qui avait fait de lui une référence. Dans un paysage médiatique souvent dominé par la rapidité, il avait choisi la qualité, la rigueur, et une forme d’élégance discrète mais constante.
Un dernier hommage à un passeur de mots et d’émotions
Ce vendredi 6 juin, ses proches, collègues et auditeurs lui rendront un dernier hommage lors de l’enterrement prévu à Dakar, après la levée du corps à l’hôpital Principal. Mais l’hommage le plus durable restera celui que chacun lui rendra chaque matin, en allumant la radio et en ressentant, quelque part entre les silences et les voix, le manque de la sienne.
Nicolas Diop n’était pas seulement un animateur. Il était un passeur : de nouvelles, de savoirs, d’émotions. Dans un pays où la parole publique pèse, il avait su lui donner une forme bienveillante et respectée. Et si les matins sénégalais semblent désormais un peu plus silencieux, c’est parce qu’ils viennent de perdre une de leurs plus belles voix.
Laisser un commentaire