Sénégal : Plus de 850 000 moutons pour une Tabaski en deux temps

photo d'illustration

À quelques heures de la Tabaski, une ambiance fébrile s’installe dans tout le pays, marquée cette année par un calendrier religieux divisé. Une partie des fidèles célèbrera la fête ce vendredi, tandis que d’autres effectueront le sacrifice samedi. Une configuration particulière qui a renforcé la pression sur les marchés de bétail. Hier, le ministre de l’Élevage s’est rendu dans des points de vente pour observer la dynamique de l’offre, interroger les vendeurs, rassurer les consommateurs et prendre la mesure d’un événement crucial pour des millions de familles.

Les autorités ont misé sur l’anticipation et la coordination. Résultat : 851 000 moutons sont déjà recensés, soit plus de 100 % de l’objectif initial fixé. Ce chiffre n’est pas anodin. Il reflète l’effort consenti pour éviter les pénuries, atténuer la flambée des prix et contenir les tensions sur les marchés. La Tabaski, au-delà de sa dimension spirituelle, devient ici un test d’organisation logistique et une vitrine pour la politique de souveraineté animale.

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Une manne économique à saisir

Au-delà du nombre de bêtes disponibles, c’est surtout le potentiel économique de la fête qui attire l’attention des autorités. Le ministère estime à 230 milliards de francs CFA le volume financier généré par l’événement. Du commerce de bétail à la vente de condiments, de la location de camions au petit artisanat, la Tabaski devient un gigantesque moteur d’activité.

C’est dans cette optique que l’appel du gouvernement à destination des femmes et des jeunes prend tout son sens. À travers la Tabaski, ces groupes peuvent jouer un rôle actif, en se positionnant sur les chaînes de valeur locales. L’enjeu dépasse la simple opportunité saisonnière. Il s’agit d’insuffler une dynamique durable, de créer des modèles économiques ancrés dans les habitudes culturelles et de faire émerger une génération d’entrepreneurs de proximité.

Une fête, deux dates, une même attente

La célébration en deux temps, bien qu’inhabituelle, n’altère en rien les attentes des fidèles. Qu’elle ait lieu vendredi ou samedi, la Tabaski conserve son essence : un moment de foi, de partage et de solidarité. Mais pour que ce moment se déroule dans la sérénité, encore faut-il que le mouton soit accessible. Et sur ce point, les chiffres du ministère rassurent, tout comme la mobilisation visible sur les marchés.

Alors que les premiers acheteurs s’activent et que les camions défilent vers les villes, le pays s’apprête à vivre un temps fort à la croisée du sacré et du social. Entre spiritualité et business, entre traditions et enjeux modernes, la Tabaski 2025 révèle une fois de plus sa capacité à concentrer les espoirs, les efforts et les regards.

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