Alors que les étals se garnissent et que les familles s’activent pour les préparatifs de la Tabaski, les autorités sénégalaises redoublent d’efforts pour garantir la salubrité des produits destinés à la consommation. Cette période de grande affluence commerciale, marquée par une hausse significative des achats alimentaires, est propice aux dérives sur les marchés. Pour faire face aux risques sanitaires, l’État a intensifié ses opérations de surveillance, avec un objectif clair : protéger la santé publique en traquant les produits périmés ou détériorés avant qu’ils ne se retrouvent dans les assiettes.
Un travail de terrain coordonné et ciblé
Les opérations de contrôle ne se limitent pas à un simple retrait de produits dangereux. Elles reposent sur une coordination fine entre services techniques, encadrement administratif et inspection sanitaire. Marchés, boutiques de quartier, supermarchés : aucun canal de distribution n’est négligé. Cette approche rigoureuse permet de cartographier les zones à risque, d’identifier les pratiques frauduleuses et de renforcer les capacités des vendeurs à mieux respecter les normes.
Les contrôles sont menés tambour battant, notamment à Thiès, où les agents du service régional du commerce, sous la direction du Commissaire aux Enquêtes Économiques Khadim Ndiaye, ont retiré des circuits de distribution plus de 4 tonnes de produits impropres à la consommation. Cette saisie massive, réalisée en seulement trois jours, reflète l’ampleur du défi. Parmi les articles épinglés figurent des denrées altérées, des conserves gonflées, des produits sans étiquetage lisible ou au-delà de leur date limite. Autant de signaux que les consommateurs peuvent eux-mêmes apprendre à détecter.
Les commerçants, souvent pris entre la pression du rendement et la nécessité de satisfaire une demande exponentielle, peuvent être tentés de minimiser les exigences de qualité. C’est pourquoi les services de l’État allient désormais répression et sensibilisation. L’objectif n’est pas seulement de sanctionner mais aussi d’éduquer, en amont, pour prévenir la récidive. Car un produit avarié peut ne pas montrer de signes visibles de détérioration, mais provoquer des intoxications graves, surtout chez les personnes vulnérables comme les enfants ou les personnes âgées.
Un appel à la responsabilité collective
Les autorités sanitaires appellent également les citoyens à ne pas relâcher leur vigilance. Lire les étiquettes, vérifier l’aspect, l’odeur ou la texture d’un aliment, refuser tout emballage douteux : autant de gestes simples qui peuvent sauver des vies. Ce travail de prévention, relayé dans les médias locaux et sur les marchés, repose sur une responsabilité partagée entre l’État, les vendeurs et les consommateurs.
Ces actions s’inscrivent dans une volonté ferme de maintenir un climat de confiance entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire. À quelques jours de la fête de la Tabaski, les enjeux ne sont pas que spirituels ou festifs : ils sont aussi sanitaires. La sécurité alimentaire devient une affaire d’intérêt général, au même titre que la sécurité routière ou la santé publique.
La lutte contre les produits dangereux n’est pas un sprint ponctuel, mais une course de fond. Et dans ce combat, chaque contrôle évité, chaque produit douteux retiré du marché, est une victoire silencieuse mais essentielle pour la santé des Sénégalais.
Laisser un commentaire