Alors que les tensions militaires s’intensifient au Moyen-Orient, le Sénégal a activé un mécanisme exceptionnel pour assurer la protection de ses ressortissants présents en Iran. Le 23 juin 2025, la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, a confirmé l’évacuation par voie terrestre d’un groupe d’environ 50 personnes, incluant diplomates et citoyens volontaires, vers la Turquie. L’opération a été déclenchée après la fermeture brutale de l’espace aérien iranien consécutive à des frappes d’envergure. Cette manœuvre logistique, inédite dans ce contexte, a permis de contourner l’impossibilité d’organiser un rapatriement aérien direct depuis l’Iran.
Prise en charge immédiate à Ankara
Une fois les évacués arrivés en territoire turc, ils ont été accueillis à Ankara par l’ambassadeur du Sénégal en Turquie, qui a supervisé leur hébergement et leur sécurisation. L’administration sénégalaise a assuré qu’un vol spécial serait affrété sous peu pour permettre leur retour à Dakar. Cette initiative démontre l’anticipation et la réactivité diplomatique sénégalaise, alors que les opérations terrestres de ce type demandent une coordination pointue entre ambassades, autorités locales et partenaires internationaux. La gestion de cette crise contraste avec l’improvisation souvent reprochée aux mécanismes d’assistance en temps de conflit.
Une stratégie partagée avec d’autres États africains
Le Sénégal n’est pas seul à avoir réagi à la crise iranienne avec méthode. L’Ouganda a également orchestré une opération similaire, assurant l’évacuation vers la Turquie de membres de son corps diplomatique ainsi que de plusieurs dizaines d’étudiants. Cette convergence d’approches témoigne d’une nouvelle dynamique africaine en matière de diplomatie de crise : des pays qui, bien que confrontés à des moyens limités, mettent en place des stratégies structurées pour protéger leurs citoyens à l’étranger. Le cas sénégalais illustre aujourd’hui une capacité d’anticipation, combinée à une volonté politique affirmée, de ne pas laisser ses ressortissants à la merci d’un conflit extérieur.
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