Sénégal : Sow, l’ex-conseiller du Président, reste en prison

Photo de Tingey Injury Law Firm - Unsplash

Devant les juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, Oumar Sow a tenté de faire valoir une maladresse verbale. Selon ses explications, les propos qui lui valent aujourd’hui des poursuites n’auraient été qu’un lapsus, une erreur de formulation sans intention de nuire. L’ex-conseiller de l’ancien président Macky Sall, également membre de l’Alliance pour la République (APR), a présenté ses excuses, mais s’est montré moins coopératif quand il a été interrogé sur l’origine de ses affirmations controversées. Il a catégoriquement refusé de livrer ses sources, ce qui n’a pas plaidé en sa faveur dans une affaire où la diffusion de fausses informations et le discrédit porté à une décision de justice sont au cœur des accusations.

Un dossier à double tranchant pour la justice

L’audience du 4 juin a été décisive pour la suite du dossier, mais pas suffisante pour clore l’affaire. Le procureur Ibrahima Ndoye a requis une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, ainsi qu’une amende de 200 000 francs CFA. En face, la défense a tenté de minimiser la portée des propos en les replaçant dans un contexte de débat politique, sans parvenir à convaincre totalement. Le tribunal a préféré se donner du temps pour trancher, repoussant le verdict au 18 juin. En attendant, Oumar Sow reste derrière les barreaux, ce qui donne une tournure bien concrète à une affaire née d’un simple écart verbal, mais amplifiée par son statut d’ancien proche du pouvoir.

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Un cas révélateur des nouvelles tensions politiques

Au-delà du sort personnel d’Oumar Sow, cette affaire illustre les lignes de fracture qui persistent après le changement de pouvoir au Sénégal. Les nouvelles autorités judiciaires semblent déterminées à faire appliquer la loi avec rigueur, y compris à l’égard de figures de l’ancien régime. Dans un pays où les enjeux de crédibilité de la justice sont particulièrement sensibles, chaque décision judiciaire est scrutée à la loupe. Pour les partisans de Sow, cette détention provisoire prolongée pourrait être perçue comme un traitement excessif. Pour d’autres, elle marque une volonté d’exiger plus de responsabilité dans l’usage de la parole publique, surtout lorsque celle-ci touche aux fondements de l’autorité judiciaire. Quoi qu’il en soit, le jugement du 18 juin aura valeur de signal : soit comme un rappel à la modération dans le discours politique, soit comme une ligne rouge sur la liberté d’expression.

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