Sénégal : Un protocole pour la participation locale dans le projet gazier GTA

Gaz naturel liquéfié (Photo DR)

Le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), découvert en 2015 à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, s’impose comme l’un des projets gaziers les plus ambitieux de la région. Avec des réserves estimées entre 450 et 700 milliards de mètres cubes de gaz, il ouvre la voie à une exploitation conjointe qui redéfinit les liens énergétiques et diplomatiques entre les deux pays. La première visite officielle du président Bassirou Diomaye Faye à Nouakchott, peu après sa prise de fonction, avait d’ailleurs donné un signal fort de la volonté sénégalaise de consolider cette coopération. Aujourd’hui, cette dynamique franchit un nouveau cap avec la signature d’un protocole d’accord sur le contenu local, destiné à garantir des retombées tangibles pour les économies nationales et les populations riveraines.


Un cadre structuré pour les emplois, la formation et la sous-traitance

Le 12 juin à Dakar, un atelier dirigé par le ministère sénégalais de l’Énergie a permis de dévoiler les contours d’un dispositif attendu : le protocole d’accord sur le contenu local du projet GTA. Selon Pape Samba Ba, directeur général du contrôle, ce cadre vient corriger de nombreux freins administratifs et juridiques qui entravaient jusqu’ici la pleine implication des acteurs nationaux. L’objectif est désormais clair : maximiser les opportunités pour les travailleurs et entreprises locales à travers une série d’engagements fermes en matière d’emploi, de transfert de compétences, de recours aux biens et services produits sur place, et de programmes de formation.

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Le document adopté vise à baliser le fonctionnement du projet de façon transparente et équitable, tant pour les partenaires institutionnels que pour les prestataires du secteur privé. En toile de fond, la volonté de créer une industrie extractive plus inclusive, rompant avec les modèles où les richesses naturelles échappent aux dynamiques économiques locales.


Vers une souveraineté énergétique mieux partagée

Le projet GTA dépasse la seule dimension économique. Il redéfinit aussi les équilibres géopolitiques dans la sous-région. En développant un partenariat à parts égales, le Sénégal et la Mauritanie posent les bases d’un pôle gazier stratégique, avec un accent croissant sur la maîtrise locale des ressources. Ce recentrage est soutenu par des acteurs internationaux comme le FMI ou la Banque mondiale, qui voient dans le contenu local un levier de stabilité et de réduction des inégalités.

La mise en œuvre de ce protocole est attendue comme un test pour l’État sénégalais : saura-t-il transformer un projet internationalement structuré en moteur national de développement ? Les prochaines étapes, incluant le suivi numérique des engagements, les inspections régulières sur site, et la transparence dans l’attribution des marchés, seront déterminantes.

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