Le 25 mai 2025, un immeuble en construction s’est effondré à Touba, transformant en quelques secondes un chantier en un drame national. Le bilan est lourd : onze personnes ont perdu la vie, plusieurs autres ont été blessées, et de nombreuses familles se retrouvent endeuillées ou sans abri. En déplacement sur les lieux, le ministre de l’Urbanisme a mis en cause un rythme de construction anormalement accéléré, soulignant des pratiques peu soucieuses des normes de sécurité. L’accident illustre de manière brutale les conséquences de chantiers menés à vive allure, sans le contrôle rigoureux que de tels ouvrages imposent. Dans une ville en pleine expansion comme Touba, où les constructions se multiplient, cette tragédie réveille les inquiétudes sur la qualité des infrastructures et l’encadrement des projets immobiliers.
Un élan de solidarité à la hauteur du drame
Face à l’ampleur des pertes humaines et matérielles, les réponses ne se sont pas fait attendre. Le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a débloqué une aide de 10 millions de francs CFA pour les victimes, apportant un soutien moral et financier fort à ceux qui ont été touchés. Ce geste vient rappeler la centralité du rôle social des guides religieux dans les moments critiques, surtout dans une cité aussi symbolique que Touba. À ses côtés, Mbaye Sarr, propriétaire du bâtiment écroulé, s’est associé à une structure rassemblant des hommes d’affaires mourides pour mobiliser 36,5 millions de francs CFA supplémentaires. Cette contribution, bien que saluée pour son ampleur, suscite des interrogations sur la nature des responsabilités dans cette catastrophe : simple élan de générosité ou début de reconnaissance d’une faute ? La frontière est mince, mais les faits continueront de parler.
Prévenir d’autres drames, un impératif urgent
Si l’aide matérielle soulage dans l’immédiat, elle ne peut se substituer à une refonte des pratiques de construction. L’effondrement de l’immeuble à Touba n’est pas un cas isolé. Il s’ajoute à une série de sinistres qui, ces dernières années, ont mis en lumière les failles de la régulation urbaine. Vitesse d’exécution, matériaux de mauvaise qualité, absence de supervision technique qualifiée : autant de facteurs qui compromettent la sécurité des populations. Ce drame devrait marquer un tournant. La compassion exprimée par les autorités religieuses et les acteurs économiques ne saurait occulter l’urgence d’un audit systématique des constructions en cours et d’un renforcement des contrôles sur les chantiers.
La douleur des familles ne se mesure pas seulement à l’argent mobilisé pour les aider, mais aussi à la capacité collective à éviter que d’autres ne vivent le même sort. Ce qu’il faut désormais, c’est transformer le deuil en action et faire du chantier écroulé à Touba un rappel permanent des normes à respecter, et non une tragédie de plus qu’on oubliera dès le prochain coup de pelle.
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