Chaque année, jusqu’à 20 % de la production d’oignons du Sénégal se perd entre les champs et les marchés, faute d’infrastructures adaptées pour la conservation et la transformation. Ces pertes ont longtemps freiné la rentabilité des exploitations agricoles, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal, l’un des principaux bassins maraîchers du pays. Ce vendredi 13 juin, à Ross-Béthio, une réponse concrète à cette problématique a été matérialisée avec l’inauguration officielle de SAF Ingrédients, la première usine ouest-africaine spécialisée dans la transformation industrielle de l’oignon.
Une infrastructure au service des producteurs locaux
La nouvelle unité se distingue autant par son ambition que par son implantation stratégique. À proximité immédiate des zones de culture, elle permettra un traitement rapide de l’oignon en poudre et en lanières, limitant considérablement les pertes post-récolte. Le procédé industriel repose sur une technologie sobre en carbone, grâce à une chaudière alimentée par des balles de riz issues de la région, réduisant ainsi la dépendance aux énergies fossiles. En créant un débouché local durable, l’usine redonne confiance aux producteurs, jusque-là vulnérables aux fluctuations de prix et à l’absence de circuits de valorisation.
Un modèle soutenu par la finance internationale
L’initiative a bénéficié d’un appui financier de 22 milliards de FCFA, débloqués par la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale. Ce soutien illustre l’intérêt des partenaires mondiaux pour les projets qui allient efficacité économique, durabilité environnementale et impact social. En favorisant la transformation locale de l’oignon, SAF Ingrédients vise aussi à réduire les importations coûteuses de produits dérivés, améliorant ainsi la balance commerciale. Le projet pourrait servir de référence pour d’autres filières agricoles confrontées au même défi : transformer la surproduction en opportunité.
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