Tourisme au Maghreb : un changement annoncé dans les contrôles

Photo d'illustration (Unsplash)

Le secteur touristique marocain est sur le point de connaître une transformation majeure avec le lancement imminent de visites mystères dans les établissements d’hébergement. Cette initiative, soutenue par un budget spécifique, prévoit de confier ces évaluations à des entreprises privées sélectionnées par le biais d’appels d’offres.

Cette pratique, courante dans les principales destinations touristiques mondiales, était jusqu’à présent principalement assurée par le département du Tourisme et les chaînes hôtelières elles-mêmes. L’adoption récente de la loi 80-14, remplaçant l’ancienne loi 61-00 et publiée au Bulletin officiel le 27 mai, constitue le cadre juridique de cette transformation. Ce nouveau texte, dont le projet était prêt depuis 2023 après des débats initiés en 2015, vise à renforcer la qualité et la gestion des établissements touristiques.

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Une refonte complète du système de classification

La nouvelle législation unifie le système de classification en généralisant le régime des étoiles jusqu’à cinq pour tous les types d’hébergement, abandonnant ainsi l’ancien système de catégories. Désormais, hôtels, appart-hôtels, riads, maisons d’hôtes et campings seront tous évalués selon cette grille unique, facilitant les comparaisons internationales. Deuxièmement, les riads et kasbahs bénéficieront d’une classification spécifique, distincte des maisons d’hôtes, pour mettre en valeur le patrimoine architectural marocain. Cette mesure concerne environ 200 établissements répertoriés.

Les visites mystères cibleront principalement les établissements d’au moins trois étoiles, seuil à partir duquel les flux de clientèle internationale justifient un contrôle rigoureux des prestations. Ces contrôles évalueront tant les éléments structurels que la qualité des services proposés. En cas de non-conformité, une mise en demeure sera d’abord adressée à l’établissement, avec possibilité de nouvelles visites avant d’éventuelles sanctions. L’objectif est de reclassifier l’ensemble du parc hôtelier concerné d’ici 2027.

Le défi de l’hébergement informel

En parallèle, un plan d’action spécifique concernera les 50 000 à 100 000 résidences de type Airbnb avant la fin de l’année. Ces hébergements, représentant près de 50 % des nuitées touristiques selon les professionnels, évoluent actuellement dans un vide juridique qui maintient 90 % d’entre eux dans l’informel. Les opérateurs de ce secteur réclament une régularisation.

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