Depuis quelques années, la Chine ne cesse de renforcer sa présence industrielle au Maghreb, érigeant progressivement des passerelles concrètes entre son savoir-faire technologique et les besoins en infrastructures de la région. Des projets de construction, des usines d’assemblage, des complexes industriels ou encore des infrastructures de transport ont vu le jour en Algérie, au Maroc et en Tunisie, souvent appuyés par des partenariats publics-privés. Cette stratégie vise à implanter durablement des chaînes de production sur le continent africain, tout en offrant aux pays maghrébins des solutions industrielles prêtes à l’emploi. Dans ce maillage croissant de coopérations, l’Algérie se positionne comme un terrain fertile pour les ambitions chinoises, notamment dans le domaine ferroviaire.
Une nouvelle unité de production à Hassi Ameur
C’est dans les environs d’Oran, plus précisément dans la zone de Hassi Ameur, qu’un programme de construction de wagons est sur le point de voir le jour. La phase initiale de ce projet devrait démarrer d’ici fin 2025, selon les représentants de l’entreprise chinoise CNTIC, présents lors d’un salon consacré aux transports ferroviaires actuellement organisé à Oran. Ce projet n’est pas isolé : il résulte d’un accord en avril dernier entre la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) et le groupe chinois Genertec CNTIC.
L’installation prévue à Hassi Ameur vise à produire sur place des wagons destinés au transport de marchandises. Le site ne se limitera pas à l’assemblage : il englobera également des activités de conception technique et de mise au point des équipements. En misant sur une implantation durable, les deux partenaires ambitionnent de faire de ce site un pôle de compétence régionale dans le domaine du matériel ferroviaire.
Un pari sur la fabrication locale et la formation
Au-delà de l’aspect purement industriel, ce projet porte l’ambition d’ancrer une expertise locale dans la filière ferroviaire. Les travaux et les étapes de production mobiliseront une main-d’œuvre algérienne appelée à bénéficier d’un transfert de savoir-faire technique. Le site d’Oran pourrait ainsi servir de tremplin pour de futures collaborations élargies, intégrant par exemple la production de pièces détachées ou la modernisation du parc ferroviaire existant.
Pour l’Algérie, cette initiative offre l’opportunité de réduire sa dépendance aux importations d’équipements lourds et d’accélérer la modernisation de son réseau national. Quant à la Chine, elle y trouve un partenaire stable et un nouveau débouché pour ses entreprises publiques, tout en élargissant son influence industrielle sur le continent africain.
En misant sur ce projet, Alger et Pékin posent les bases d’un dispositif qui pourrait transformer en profondeur la chaîne de valeur ferroviaire dans la région. Si le chantier respecte les échéances prévues et parvient à tenir ses promesses en matière de qualité et d’intégration locale, il pourrait devenir un modèle pour d’autres secteurs stratégiques.
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