L’électricité, souvent invisible dans son fonctionnement, est pourtant l’ossature de toute dynamique économique moderne. Dans de nombreux pays africains, l’accès à l’énergie reste une course d’endurance, voire une épreuve quotidienne pour des millions de foyers. Face à cet enjeu structurel, des initiatives émergent pour faire de l’énergie un levier d’intégration et de souveraineté collective. Le Maroc, fort de son expérience dans les énergies renouvelables, se positionne aujourd’hui en acteur engagé, prêt à mutualiser ses acquis avec le reste du continent.
Un savoir-faire marocain à partager
À Dakar, lors de l’ouverture du salon itinérant de la Confédération africaine de l’électricité et des énergies renouvelables, Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, a rappelé l’engagement du Maroc à coopérer activement avec ses partenaires africains dans le domaine énergétique. Ce n’est pas une simple intention politique, mais une orientation portée par des résultats concrets. Le Royaume s’est illustré ces dernières années par le développement d’infrastructures énergétiques d’envergure, notamment à travers ses centrales solaires et éoliennes comme Noor Ouarzazate, devenues emblématiques de sa stratégie de transition énergétique.
Ce modèle repose sur une approche intégrée combinant production, stockage et distribution, le tout soutenu par une volonté politique claire et un tissu d’entreprises locales en pleine expansion. Une quarantaine d’entre elles étaient d’ailleurs réunies dans un pavillon marocain à Dakar, marquant la volonté du pays d’ancrer ses solutions dans des projets interafricains.
Coopération interafricaine : vers des chaînes de valeur régionales
L’un des défis majeurs sur le continent réside dans l’éparpillement des efforts et la faible intégration entre pays voisins. Pour Omar Hejira, c’est précisément là que la coopération prend tout son sens. Il a ainsi mis en avant l’opportunité offerte par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) pour faire émerger de véritables chaînes de valeur dans le domaine de l’énergie. Cela passe par la facilitation de l’accès aux marchés, la levée des obstacles réglementaires, mais aussi par la standardisation des équipements et des normes techniques.
L’exemple du Maroc, qui a su structurer un écosystème industriel autour des énergies renouvelables, montre qu’il est possible de générer de l’emploi, d’industrialiser les territoires et de stimuler l’innovation locale en misant sur des solutions propres. En mutualisant les efforts, les pays africains peuvent non seulement améliorer leur taux d’électrification, mais aussi peser davantage dans les négociations commerciales internationales sur les matériaux et les technologies vertes.
L’électricité, un moteur de développement et de dignité
L’accès à l’électricité ne relève pas uniquement de la technique : il touche à la dignité humaine et à la capacité des nations à tracer leur propre trajectoire. Aujourd’hui encore, 600 millions d’Africains vivent sans électricité, soit près de 43 % de la population. Ce déficit énergétique, qui affecte tant les ménages que les industries, freine le développement des services de base, de la santé à l’éducation, en passant par l’agriculture.
Dans ce contexte, le Maroc plaide pour une approche solidaire et concrète, qui va au-delà des déclarations pour se traduire par des partenariats d’investissement, des transferts de technologie et des formations adaptées. L’ambassadeur marocain au Sénégal, Hassan Naciri, a d’ailleurs insisté sur le fait que l’électricité ne devait pas être perçue comme un simple outil, mais comme un vecteur de transformation sociale, un accélérateur d’industrialisation et un outil d’inclusion.
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