Dans un monde où les réseaux criminels s’adaptent plus vite que les frontières ne se referment, la collaboration entre services de police devient un levier central des politiques de sécurité. La lutte contre la cybercriminalité, le trafic de personnes ou encore les crimes économiques ne peut plus se penser en vase clos. C’est dans cette logique d’efficacité partagée que l’Algérie et la Suisse viennent de signer une convention inédite entre leurs forces de sécurité nationales.
Une convention ciblée sur les défis sécuritaires communs
Le partenariat récemment conclu entre la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) algérienne et la police suisse donne une nouvelle dimension aux relations bilatérales entre les deux États. L’accord couvre un large éventail de domaines sensibles : cybercriminalité, trafic de drogues, criminalité transfrontalière, blanchiment d’argent ou encore traite d’êtres humains. Ces menaces ne s’arrêtent pas aux frontières ; elles empruntent des canaux financiers et numériques globalisés qui exigent une réponse tout aussi structurée.
La convention ne se limite pas à une déclaration d’intention. Elle prévoit des programmes de formation croisée, des échanges d’expériences et une coopération technique renforcée. À titre d’exemple, un policier algérien confronté à des enquêtes sur les crypto-transferts illégaux pourra bénéficier de l’expertise méthodologique développée en Suisse dans ce domaine. Inversement, les Suisses pourraient tirer profit des approches algériennes en matière de surveillance de terrain et de renseignement opérationnel.
Une rencontre politique au service du terrain
La signature de cette convention s’est faite dans un cadre politique de haut niveau, lors d’une rencontre à Alger entre le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, et le ministre suisse de la Justice et de la Police, Beat Jans. En présence du Directeur général de la DGSN et du Directeur de la police suisse, les discussions ont permis d’examiner l’état de la coopération sécuritaire entre les deux pays et d’identifier des pistes concrètes pour l’amplifier.
Loin d’être un simple protocole, cette rencontre vient acter un rapprochement stratégique entre deux pays que relient déjà des liens diplomatiques de longue date. Elle ouvre la voie à une coopération plus fluide entre les directions centrales, mais aussi entre unités de terrain, en vue de mutualiser les efforts face à des phénomènes criminels transnationaux qui exigent une coordination instantanée.
Une approche fondée sur le partage de compétences
L’un des points forts de l’accord réside dans l’importance accordée au renforcement des capacités humaines. Les formations spécialisées envisagées permettront de créer des équipes mieux préparées, capables d’anticiper et de s’adapter à l’évolution des formes de criminalité. Des sessions communes pourront aborder aussi bien les techniques d’enquête financière que la gestion des preuves numériques ou la lutte contre les filières de traite de migrants.
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