La production de pétrole a longtemps été au cœur des dynamiques économiques de l’Algérie, pays dont les revenus dépendent fortement des exportations d’hydrocarbures. Depuis 2023, dans un contexte de fluctuation des prix mondiaux et de baisse volontaire de la production décidée par certains États, l’Algérie avait limité ses extractions dans le cadre d’un effort concerté au sein de l’alliance OPEP+. Mais face aux signaux d’un rebond de la demande mondiale, notamment en raison de la période estivale, la stratégie vient de changer.
Une réponse collective à la reprise de la demande
Lors d’une réunion en ligne regroupant huit pays membres de l’alliance OPEP+, les ministres de l’Énergie ou du Pétrole de l’Algérie, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan et le Sultanat d’Oman ont analysé les dernières tendances du marché pétrolier. L’enjeu : adapter l’offre à une consommation qui repart à la hausse, portée par les besoins énergétiques accrus de l’été.
Le consensus atteint repose sur une augmentation progressive et coordonnée de la production, à hauteur de 548 000 barils par jour dès août 2025. Pour l’Algérie, cela signifie une hausse spécifique de 12 000 barils par jour, un chiffre modeste en apparence, mais stratégique pour maintenir sa part sur un marché en recomposition. Cette décision reflète une volonté partagée de stabiliser les cours sans provoquer de déséquilibres brusques.
Surveillance étroite du marché et engagement à la coordination
Les pays concernés ne se contentent pas de rouvrir les vannes : ils prévoient un suivi rapproché de l’évolution du marché, avec des réunions ministérielles mensuelles. L’objectif est double : ajuster les niveaux de production si nécessaire et veiller à ce que les quotas soient respectés, y compris à travers des mécanismes de compensation en cas d’écarts.
Cette méthode vise à éviter les effets de panique ou de désordre, souvent observés lorsque l’offre dépasse brutalement la demande. Elle repose aussi sur une meilleure transparence entre les producteurs, à un moment où les équilibres géopolitiques influencent fortement les marchés énergétiques. La prochaine rencontre est fixée au 3 août 2025, preuve que la concertation reste l’outil privilégié des pays membres de l’OPEP+ pour réagir en temps réel.
Une manœuvre tactique pour préserver les équilibres internes
Si l’on regarde cette augmentation de la production côté algérien, elle ne se résume pas à une simple décision technique. Il s’agit également de répondre à des impératifs internes : maintenir un certain niveau de revenus pétroliers pour soutenir le budget de l’État, financer les subventions énergétiques, et renforcer la balance commerciale du pays.
Cette annonce intervient dans une période où les équilibres macroéconomiques restent sensibles. En acceptant de produire davantage, l’Algérie cherche à tirer profit des prix actuels tout en évitant de compromettre les efforts passés de réduction de l’offre. En somme, une stratégie d’optimisation pragmatique : produire plus, mais dans des proportions maîtrisées, afin de bénéficier du contexte favorable sans créer d’excès.
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