Sénégal : Dialogue pour mettre fin à la grève dans les tribunaux

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Depuis le 18 juin, la justice sénégalaise tourne au ralenti. Les guichets sont fermés, les audiences ajournées, les extraits de casier judiciaire indisponibles. Dans les greffes, l’attente est devenue la norme, et pour les citoyens, le service public a déserté les prétoires. Cette paralysie est la conséquence d’un mouvement social mené par plusieurs syndicats du secteur, dont le Sytjust et l’Untj, qui dénoncent l’immobilisme de l’administration face à des revendications pourtant anciennes. Dans certains tribunaux, la situation a pris des allures de grève silencieuse : pas de banderoles, mais des couloirs déserts, des robes suspendues et des piles de dossiers qui ne bougent plus.

Les conséquences s’accumulent. Des procédures urgentes sont bloquées, des jugements retardés, et des citoyens en attente d’un document ou d’un verdict voient leur vie suspendue. Pour les familles, les entrepreneurs, les candidats à l’emploi ou à la mobilité, le dysfonctionnement de la justice se traduit par des pertes de temps, d’opportunités, et parfois d’espoir. Cette grève révèle la fragilité d’un système qui peine à concilier exigences de service public et conditions de travail dignes pour ses agents.

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Un climat de tension et de silence institutionnel

Ce mardi, les syndicats des travailleurs de la justice sont attendus autour de la table pour une rencontre avec le ministère de la Fonction publique. Cette réunion, coorganisée avec le ministère de la Justice, est perçue comme une ultime tentative d’éviter l’enlisement. Les syndicats affirment ne pas vouloir rompre le dialogue, mais conditionnent toute avancée à la réouverture effective des négociations sur les statuts, les primes, et les conditions matérielles de travail. Ils dénoncent une attitude passive de leurs tutelles, soulignant qu’aucun signal concret n’a été envoyé après le premier épisode de grève.

Du côté des ministères, la communication a été minimaliste. Aucune déclaration publique n’a vraiment permis d’éclairer la position gouvernementale. Cette absence d’explication nourrit la frustration du personnel judiciaire, qui estime ne plus être écouté ni considéré. Pour les syndicats, il ne s’agit pas d’un simple mouvement de revendication salariale, mais d’une lutte pour la reconnaissance d’un service indispensable, souvent oublié dans les grands discours sur la réforme de l’État.


Une négociation décisive pour restaurer la confiance

Ce mardi après-midi, les espoirs se concentrent sur les discussions prévues entre représentants syndicaux et responsables ministériels. Il s’agira moins de signer un protocole que de recréer les bases d’un dialogue crédible. Les attentes sont claires : obtenir des réponses concrètes sur les points de revendication déjà exprimés à maintes reprises, et fixer un calendrier de mise en œuvre des engagements. En filigrane, c’est la place du service public judiciaire dans les priorités de l’administration qui est en jeu.

L’issue de cette rencontre pèsera lourd sur le climat social des prochaines semaines. Si les discussions échouent, les syndicats menacent de durcir le ton, avec des arrêts de travail prolongés et des actions de sensibilisation. À l’inverse, un accord pourrait remettre en route un secteur vital pour la démocratie et la cohésion nationale. En attendant, les citoyens, pris en otage d’un conflit qu’ils ne contrôlent pas, espèrent une chose : que le silence des greffes cède enfin la place à la parole du droit.

Une réponse

  1. Avatar de Bily Aw
    Bily Aw

    Nous réclamons la restitution des exigences de la justice pour y obtenir nos Casiers Judiciaires.

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