Le Fonds Monétaire International (FMI) a mis un coup de frein aux financements destinés au Sénégal en raison d’un rapport jugé incomplet sur la situation de la dette publique. Après la publication en février 2025 du rapport de la Cour des Comptes sénégalaise, qui révélait 7 milliards de dollars de dette non déclarée, l’institution financière internationale attend des informations complémentaires avant d’aller plus loin.
Le FMI a estimé que l’inventaire sur la dette cachée ne fournissait pas toutes les données nécessaires pour évaluer pleinement la situation financière du pays. Cette situation a déclenché une procédure de « misreporting », qui pourrait entraîner des conséquences graves pour le Sénégal, dont l’exigence de remboursement d’une partie des fonds déjà perçus.
Un pays au taux d’endettement record
Le Sénégal traverse une période économique délicate, marquée par un taux d’endettement de 119% du PIB, le plus élevé du continent africain. Ce ratio inquiétant place le pays dans une position vulnérable vis-à-vis de ses créanciers et des institutions internationales. La gestion de cette dette est d’autant plus cruciale que les finances publiques du pays sont scrutées de près par le FMI, qui cherche à s’assurer de la transparence et de la rigueur dans les rapports financiers. La récente découverte de cette dette non déclarée a révélé des failles dans le système de comptabilité du gouvernement, aggravant ainsi les tensions avec les bailleurs de fonds.
Des efforts pour redresser la situation
Pour répondre à la demande du FMI, le gouvernement sénégalais a décidé de renforcer la transparence en mandatant un cabinet de conseil français, Forvis Mazars, pour réaliser un inventaire complet de la dette. Ce cabinet spécialisé dans l’audit des finances publiques aura pour mission d’évaluer la dette créancier par créancier afin de rectifier les erreurs et lacunes du rapport initial. Ce processus pourrait prendre plusieurs mois, mais il représente un effort majeur pour rétablir la confiance avec les partenaires internationaux du Sénégal. Toutefois, dans l’attente de ces nouvelles données, la situation financière du pays demeure fragile et son accès à de futurs financements reste en suspens.
Le gel des financements du FMI illustre les enjeux de transparence et de bonne gestion des finances publiques dans un contexte d’endettement élevé. Le Sénégal se trouve à un carrefour, où il doit non seulement corriger ses erreurs comptables, mais aussi établir une gestion plus rigoureuse de ses finances pour éviter de nouvelles sanctions ou demandes de remboursement. Le soutien du FMI sera crucial pour la stabilité économique du pays, mais l’avenir dépendra largement de la capacité du gouvernement à restaurer la confiance des créanciers et à résoudre les problèmes liés à la dette publique.
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