Le 2 août prochain, l’Assemblée générale de la Fédération Sénégalaise de Football désignera son futur président. Sept candidats ont officiellement vu leur dossier validé. Tous remplissent les critères exigés : résider au Sénégal, avoir une expérience reconnue dans le football et ne pas avoir été condamnés pénalement. Mais au-delà des conditions administratives, c’est une véritable bataille d’idées et de représentations qui s’annonce.
À la croisée des visions conservatrices et des aspirations à la refondation, la campagne s’annonce décisive pour l’avenir du football sénégalais. À la tête de l’instance depuis quinze ans, Augustin Senghor brigue un nouveau mandat. Face à lui, une diversité de profils se dresse, allant de technocrates aguerris à des figures du terrain, en passant par des indépendants venus bousculer l’ordre établi.
Un casting à sept voix
Parmi les challengers, Mady Touré, fondateur de Génération Foot, s’appuie sur l’expérience d’un club reconnu pour sa formation de talents et sa gestion rigoureuse. Il bénéficie d’un fort crédit auprès de ceux qui réclament un football davantage tourné vers la détection et la structuration locale. Moustapha Kamara et Abdoulaye Fall misent sur leur ancrage institutionnel dans les clubs et ligues, avec un discours axé sur la professionnalisation des compétitions et la modernisation de la gouvernance.
La surprise vient d’Aliou Goloko, sans affiliation directe à un club, qui entre dans l’arène avec un regard extérieur, plus critique, et un parcours atypique qui intrigue autant qu’il interroge. Enfin, deux candidatures dites « alternatives » complètent le tableau : Abdou Thierry Camara (Titi Camara), au profil médiatique et populaire, et Oumar Ndiaye, issu des circuits amateurs, porte-parole d’un football de proximité souvent marginalisé dans les grands débats.
Une élection à fort enjeu pour l’institution
Cette échéance électorale ne se limite pas à une redistribution de postes. Elle intervient à un moment où la FSF doit répondre à de multiples attentes : professionnalisation des championnats locaux, régulation des flux de joueurs vers l’étranger, renforcement des infrastructures, gestion transparente des fonds et meilleure articulation entre les différentes composantes du football national. Les électeurs – délégués issus des ligues, clubs, groupements et commissions – auront à départager des projets parfois opposés dans leurs ambitions. Ce scrutin sera observé de près par les partenaires économiques, les supporters, les techniciens, mais aussi les autorités sportives continentales. Dans les prochaines semaines, les débats autour des programmes, les alliances de coulisse et les signaux envoyés aux acteurs de terrain viendront façonner un verdict qui pourrait marquer un tournant dans la gouvernance du sport roi au Sénégal.
Laisser un commentaire