Le 19 août, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé la suspension de l’accord bilatéral de 2013 sur l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service algériens. Une décision qui a provoqué une réaction immédiate d’Alger, déjà en désaccord sur l’application de ce texte depuis plusieurs mois comme le rapporte nos confrères d’Algérie 360.
Une décision française qui change les règles de circulation
Le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a publié, le 19 août 2025, un avis au Journal officiel annonçant la suspension de l’accord signé en 2013. Ce texte permettait jusqu’ici aux titulaires de passeports diplomatiques et de service algériens d’accéder au territoire français sans visa. Désormais, les détenteurs de ces documents doivent solliciter un visa, ce qui représente un changement notable dans les relations consulaires entre les deux pays. Ce basculement reflète un durcissement des procédures, dans un contexte où la politique migratoire française est régulièrement au cœur des débats.
Cette nouvelle mesure pourrait avoir des répercussions directes sur les échanges officiels entre Paris et Alger, notamment lors des déplacements de diplomates ou d’agents publics. Pour comprendre les enjeux, il est essentiel de rappeler que cet accord s’inscrivait dans une série de mécanismes visant à faciliter les relations bilatérales entre la France et l’Algérie. Il constituait un symbole de coopération diplomatique, dont la remise en cause marque une étape supplémentaire dans les tensions actuelles.
Alger dénonce une “mauvaise foi” française
La réaction du ministère algérien des Affaires étrangères ne s’est pas fait attendre. Selon une source officielle citée par l’Algérie Presse Service (APS), Paris “présente une version mensongère” des faits. D’après Alger, les premières restrictions imposées aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens remontent à février 2025. L’Algérie rappelle qu’un premier refus d’accès a eu lieu le 13 février, suivi d’un second le 26 février. À la suite de ces incidents, des demandes officielles d’explications auraient été transmises à la partie française.
Dans un communiqué publié le 26 février 2025, Alger affirmait déjà avoir dénoncé ces pratiques, estimant que Paris avait violé en premier l’accord de 2013. De son côté, la France justifie sa décision en affirmant que l’Algérie a cessé d’appliquer l’accord dès le 11 mai 2025. Paris considère donc cette suspension comme une régularisation de l’état actuel des relations. Alger, en revanche, évoque une stricte application du principe de réciprocité pour justifier ses mesures. Cette escalade illustre la dégradation progressive des relations diplomatiques entre les deux pays. Les analystes soulignent que cette suspension pourrait impacter non seulement les échanges institutionnels, mais aussi la perception des opinions publiques des deux côtés de la Méditerranée.



