Traité INF : la Russie acte sa sortie définitive d’un accord clé sur le désarmement nucléaire

Signataire d’un accord historique sur les armes nucléaires pendant la Guerre froide, la Russie a officiellement mis fin à toute forme d’adhésion au traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Une décision qui intervient cinq ans après le retrait des États-Unis, et qui ravive les tensions autour des équilibres stratégiques en Europe.

Un traité emblématique de la fin de la Guerre froide

Signé en 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, le traité INF interdisait la possession de missiles terrestres d’une portée comprise entre 500 et 5500 kilomètres. L’accord avait conduit à l’élimination de milliers d’ogives, marquant un tournant dans les relations Est-Ouest.

Mais en 2019, Washington avait décidé de s’en retirer, accusant Moscou de ne pas respecter les termes du traité. Malgré ce retrait, les autorités russes avaient maintenu un moratoire unilatéral, assurant qu’elles ne déploieraient pas ce type d’armes tant que les États-Unis ne le feraient pas non plus.

Un moratoire désormais levé

Cinq ans après la sortie américaine, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé ce lundi la levée de ce moratoire. Cette décision signifie la fin de toute référence au traité INF dans la doctrine militaire russe. Le contexte géopolitique actuel, marqué par une dégradation des relations entre la Russie et l’OTAN, semble avoir pesé sur cette rupture définitive.

La récente annonce du déploiement prévu de missiles américains à moyenne portée en 2026 en Allemagne a été perçue comme une provocation par le Kremlin. Vladimir Poutine a prévenu que la Russie pourrait répondre de manière « symétrique » à ce projet, sans en préciser les modalités concrètes.

Vers une nouvelle phase de confrontation stratégique ?

La fin du traité INF renforce les inquiétudes liées à une relance des courses aux armements, notamment en Europe. Ce traité constituait jusqu’ici un garde-fou contre l’installation de missiles nucléaires en zone continentale, particulièrement vulnérable à des frappes de courte durée.

Depuis la suspension du traité, plusieurs analystes s’interrogent sur l’absence de cadre multilatéral de contrôle pour ces types d’armes. À ce jour, seul le traité New START, prolongé jusqu’en 2026, continue de limiter certaines catégories d’arsenaux stratégiques entre la Russie et les États-Unis.

Alors que les relations entre les deux puissances restent tendues, cette nouvelle étape confirme l’érosion progressive de l’architecture de sécurité héritée de la fin du XXe siècle.

1 réflexion au sujet de « Traité INF : la Russie acte sa sortie définitive d’un accord clé sur le désarmement nucléaire »

  1. Les USA signent des accords avec lesquels ils se torchent la semiane suivante !
    Dans la mesure où les Russes étaient les seuls à respecter cet accord, ce serait ballot d’y rester.

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