Au Salon du Bourget 2025, Safran a dévoilé une nouvelle génération de munitions de précision capables de frapper à plus de 150 kilomètres. Baptisé Hammer 250 XLR, ce système promet d’élargir considérablement le rayon d’action des Rafale français et d’offrir aux armées européennes une alternative crédible aux équipements venus d’outre-Atlantique. L’innovation repose sur une propulsion repensée et des options de guidage avancées, rendant la munition adaptable à plusieurs scénarios. L’enjeu central est de réduire la dépendance technologique face aux États-Unis et de renforcer une autonomie stratégique européenne.
Un pas technique et politique
Le Hammer 250 XLR n’est pas seulement une évolution d’un kit de guidage existant, c’est une tentative de franchir un palier face aux standards américains. Grâce à un moteur repensé, il peut être lancé bien au-delà des zones de défense ennemies, doublant presque la portée des versions précédentes. Ajoutons à cela des modules de guidage combinant GPS, inertie et imagerie infrarouge, et l’arme gagne une polyvalence qui la rapproche des solutions les plus sophistiquées disponibles aujourd’hui. Présentée comme une réponse directe aux JDAM-ER américains, la munition veut se positionner comme un produit européen de référence, compatible avec les flottes aériennes modernes et pensé pour séduire autant Paris que Varsovie ou Athènes.
Les États-Unis, champions de l’export militaire
Si Safran tente de se faire une place, c’est parce que le marché est largement dominé par Washington. Les États-Unis demeurent le premier exportateur mondial d’armement, représentant près de 40 % des ventes internationales selon les données du SIPRI. Qu’il s’agisse de chasseurs F-35, de missiles de croisière Tomahawk ou de systèmes de défense comme le Patriot, les équipements américains s’imposent grâce à un mélange de puissance technologique, de diplomatie et de réseaux industriels bien implantés. Pour les alliés de l’OTAN, acheter américain reste souvent la voie la plus rapide pour garantir l’interopérabilité et l’accès aux innovations. Cette position dominante agit comme une référence implicite que les concurrents doivent affronter, qu’ils soient russes, israéliens ou désormais européens.
Une alternative pour l’Europe
L’apparition du Hammer 250 XLR illustre une volonté d’offrir un choix différent aux forces armées qui veulent conserver une marge d’indépendance. Pour des pays européens soucieux de ne pas se retrouver pieds et poings liés aux chaînes d’approvisionnement américaines, disposer d’un système compétitif conçu en Europe peut représenter un levier politique autant que militaire. L’idée n’est pas de remplacer le savoir-faire américain du jour au lendemain, mais d’installer progressivement une offre capable de rivaliser. On pourrait comparer cette démarche à la création d’un second fournisseur d’électricité : il ne change pas tout, mais donne aux consommateurs un pouvoir de négociation inédit.
En renforçant l’allonge des avions Rafale et en élargissant la palette de guidage disponible, le Hammer XLR permet à la France de proposer un outil militaire aussi performant que symbolique. Derrière la technologie, c’est une question d’influence et de souveraineté : si l’Europe veut peser dans les choix stratégiques mondiaux, elle devra disposer de ses propres moyens. Ce missile n’est peut-être qu’un début, mais il signale clairement une volonté de sortir de l’ombre américaine.




Les USA imposent aux européens d’acheter américain !
That’s it