Depuis plusieurs années, l’aviation russe traverse une période délicate, frappée par des sanctions internationales qui ont limité l’accès aux pièces et aux technologies essentielles venues de l’étranger. Ces mesures ont entraîné des retards dans la production, compliqué la maintenance des avions existants et freiné le renouvellement de la flotte civile. Les constructeurs russes ont dû se réinventer, en développant des alternatives locales pour remplacer les équipements occidentaux jusque-là utilisés. Cette contrainte a poussé l’industrie à mobiliser ses talents et ses ressources internes, donnant naissance à une véritable stratégie d’autonomie industrielle, visant à garantir la continuité des opérations aériennes malgré les pressions extérieures.
Le SuperJet 100 version russe : un appareil entièrement domestique
Le 5 septembre, un SuperJet 100 entièrement conçu avec des pièces russes a effectué son premier vol depuis l’aéroport de Komsomolsk-sur-l’Amour, à l’Est du pays. L’avion est revenu au sol après une heure de vol sans incident, démontrant que sa nouvelle configuration fonctionne de manière fiable. Pour l’instant, cette version entièrement russe du SJ-100 n’a pas encore reçu l’aval officiel de l’Agence fédérale du transport aérien. The Moscow Times rappelle que vingt-quatre exemplaires sont déjà en cours d’assemblage et que leur mise en service est programmée pour le printemps 2026.
Tous les éléments principaux ont été remplacés par des alternatives locales : moteurs PD-8 fournis par Aviadvigatel, fuselage fabriqué en Russie et cabine repensée pour se passer de tout équipement étranger. L’avionneur UAC, à travers sa filiale Yakovlev, s’est appuyé sur 140 fournisseurs répartis sur le territoire national, remplaçant ainsi des dizaines de composants étrangers par des équipements russes.
Vers une indépendance industrielle durable
L’avènement de cette version 100% russe du SJ-100 n’est pas seulement une prouesse technique : il s’agit aussi d’un moyen pour la Russie de sécuriser son transport aérien face aux pressions extérieures. Entré en service en 2011 avec de nombreux composants importés, le SuperJet a désormais entièrement basculé vers une conception nationale, réduisant le risque lié aux restrictions internationales.
Cette autonomie pourrait également stimuler l’industrie locale, renforcer l’emploi dans le secteur aéronautique et offrir une marge de manœuvre stratégique pour le futur. La Russie démontre ainsi qu’elle est capable de produire des avions civils fiables sans recourir aux technologies étrangères, ouvrant la voie à d’autres programmes d’aviation indépendants.




A l’époque où elle avait une « économie du 1/3 monde », la Russie achetait Boeing et Airbus. Quand on lui a fermé le marché de pièces détachées, la Russie s’et souvenue qu’elle fabriquait les meilleurs moteurs de fusée du monde ; elle en vendait même aux USA !