Reconnaissance de la Palestine : comment et pourquoi Macron a pris la décision

Le président français Emmanuel Macron a officialisé le 22 septembre 2025 la reconnaissance de l’État palestinien. Ce choix intervient après une correspondance envoyée en juin par Mahmoud Abbas au chef de l’État français et au prince héritier saoudien Mohammed ben Salman. Cette lettre contenait plusieurs engagements de réforme et de concessions politiques. L’annonce, faite lors de l’Assemblée générale de l’ONU, est liée à l’initiative franco-saoudienne de relance de la solution à deux États. Les promesses de non-militarisation et d’évolution institutionnelle de l’Autorité palestinienne figurent parmi les éléments qui ont pesé dans la décision.

Le rôle d’une lettre et d’une initiative diplomatique

Selon plusieurs sources diplomatiques, la reconnaissance française a été précédée par un courrier signé par Mahmoud Abbas le 9 juin 2025. Dans ce document, le président de l’Autorité palestinienne s’engageait à des mesures précises : réformes de gouvernance, isolement du Hamas et surtout acceptation du principe de non militarisation pour un futur État palestinien. Le texte évoquait que « le Hamas doit déposer ses armes et transférer ses capacités militaires aux forces de sécurité palestiniennes », selon les termes rapportés par des médias régionaux. Ces engagements ont constitué la base sur laquelle Paris et Riyad ont relancé l’idée d’un processus diplomatique pour sortir de l’impasse.

Le rôle du prince héritier saoudien a également été déterminant. En associant l’Arabie saoudite à l’initiative, la France cherchait à donner plus de poids régional à la démarche et à s’assurer du soutien d’un acteur central au Moyen-Orient. La réunion prévue après la reconnaissance doit réunir plusieurs pays partenaires, ce qui pourrait donner lieu à de nouvelles étapes, par exemple sous la forme de conférences régionales. Cette dimension ouvre la voie à des coopérations élargies, qui pourraient être documentées dans des dossiers de suivi consultables prochainement via des plateformes officielles.

Une décision au croisement de l’histoire et de la géopolitique

La question palestinienne est au cœur des relations internationales depuis plus de soixante-quinze ans. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948 et la première guerre israélo-arabe, les résolutions des Nations unies, dont la 242 en 1967 et la 338 en 1973, insistent sur le principe de retrait des territoires occupés et la reconnaissance mutuelle. Le projet de deux États – Israël et Palestine – est régulièrement réaffirmé mais reste inachevé. Les accords d’Oslo, signés en 1993, avaient donné un espoir de règlement durable, mais les violences, les cycles de négociations interrompues et les désaccords territoriaux ont freiné sa mise en œuvre. La poursuite de la colonisation en Cisjordanie, le statut de Jérusalem et la division entre l’Autorité palestinienne et le Hamas sont autant de blocages persistants.

La reconnaissance française intervient dans un contexte marqué par des tensions régionales et internationales. Plusieurs pays européens, comme l’Espagne ou l’Irlande, ont déjà franchi ce pas au cours de la décennie passée. L’initiative de Paris, appuyée par Riyad, vise à relancer un processus diplomatique au moment où la situation humanitaire à Gaza et en Cisjordanie reste critique. Elle survient aussi alors que d’autres crises, telles que la guerre en Ukraine, occupent une partie de l’agenda international. La décision française pourrait ainsi être analysée dans des études comparatives à venir sur les dynamiques géopolitiques.

L’annonce officielle à New York marque une étape supplémentaire dans la tentative de relancer la solution à deux États, portée depuis des décennies par les Nations unies et plusieurs capitales régionales.

1 réflexion au sujet de « Reconnaissance de la Palestine : comment et pourquoi Macron a pris la décision »

  1. « pourquoi Macron a pris la décision »
    Parce qu’il sait que l’Histoire le jugera et qu’il aimerait voir au moins une chose dans la colonne « crédit »
    Parce que pour le reste, il aura copieusement foiré !

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