Football en Afrique : les binationaux opportunistes de plus en plus rejetés

Les sélections africaines, longtemps ouvertes aux talents issus de la diaspora, deviennent désormais plus sélectives envers les joueurs qui ne manifestent leur attachement qu’à la veille des grandes compétitions. Au Ghana, Otto Addo, entraîneur des Black Stars, assume pleinement cette nouvelle ligne de conduite : il refuse désormais d’intégrer ceux qui, après avoir décliné les précédents appels, cherchent soudainement à enfiler le maillot national parce que le pays s’est qualifié pour la Coupe du monde 2026 rapporte Modern Ghana. Selon lui, accueillir ces profils “tardifs” reviendrait à rompre l’équilibre d’un collectif bâti sur la loyauté et la cohésion.

L’ancien milieu de terrain, lui-même binational d’origine ghanéenne et né en Allemagne, estime que la sélection n’est pas une porte tournante où l’on entre selon les opportunités du moment. Cette approche plus stricte s’accompagne d’un message fort : la fierté nationale ne peut pas se négocier comme un contrat de club.

Quand la fierté nationale reprend le dessus

Ce refus des opportunismes n’est pas propre au Ghana. L’ancien capitaine nigérian John Obi Mikel avait, lui aussi, recadré les hésitants, affirmant que l’Afrique “ne doit pas être une seconde option” pour ceux qui échouent à obtenir une sélection européenne. Dans l’océan Indien, le sélectionneur des Comores, Stefano Cusin, a martelé qu’il ne “supplierait” jamais un joueur pour qu’il rejoigne l’équipe, estimant que le privilège de porter les couleurs nationales devait venir d’un choix sincère, non d’un calcul.

En Afrique du Nord, le débat est tout aussi vif. En Algérie, Djamel Belmadi puis Madjid Bougherra ont publiquement exprimé leur agacement face à certains joueurs nés en Europe, jugés peu investis dans le projet collectif. Si la Fédération algérienne de football (FAF) continue d’intégrer des talents de la diaspora, les deux techniciens ont souligné la nécessité d’un “amour du maillot” réel, sans quoi la cohésion s’effrite. Ces positions, parfois polémiques, traduisent un ras-le-bol partagé par plusieurs sélectionneurs : celui de voir les équipes nationales devenir un refuge pour ambitions déçues.

L’Afrique revendique sa dignité footballistique

Ce changement de ton révèle une volonté nouvelle : celle de valoriser l’engagement durable plutôt que la notoriété importée. Derrière ces discours, une idée simple se dessine — l’Afrique ne veut plus être un refuge de carrière, mais un choix assumé. Les entraîneurs, désormais plus vigilants, préfèrent miser sur les joueurs qui ont grandi dans l’effort collectif plutôt que sur ceux qui cherchent un tremplin médiatique.

Ce mouvement, encore discret il y a quelques années, s’affirme comme une affirmation de dignité sportive. À l’heure où le football mondial reste dominé par des logiques de marché et d’image, plusieurs voix africaines rappellent qu’une équipe nationale n’est pas une opportunité, mais une appartenance. Si cette philosophie s’étend, elle pourrait redéfinir le rapport entre les diasporas et leurs sélections d’origine — non pas en fermant les portes, mais en demandant simplement que celui qui entre sache pourquoi il le fait.

2 réflexions au sujet de “Football en Afrique : les binationaux opportunistes de plus en plus rejetés”

  1. Toujours à se plaindre ! Refusez carrément tous les binationaux et on en parle plus. C’est toujours les autres qui sont responsables de vos problèmes. C’est bien puéril.

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  2. Moi Adjangla Hotin Quincy mi Americain et middle Benenese, je vais venir jouer pour le Bénin si on ne me retient pas dans United States men’s national soccer team
    J’espère jouer comme le doyen OLLA Oumar et Tonton Sonagnon . Pas question de jouer contre Tonton Aziz, imprévisible…;

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