Placés en garde à vue la semaine dernière pour des soupçons de blanchiment de capitaux, Aliou Sall et son épouse viennent d’obtenir une avancée décisive dans la procédure judiciaire. Le juge d’instruction a accepté la proposition de caution fixée à 240 millions de francs CFA, ouvrant la voie à une éventuelle libération provisoire du couple. Les avocats se sont immédiatement rendus à la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC) pour effectuer le versement. Ce développement intervient alors que le dossier reste sous haute tension entre le parquet financier et la défense.
Une étape décisive dans la procédure judiciaire
Le magistrat en charge du dossier a validé la somme déposée par la défense, confirmant l’accord sur la caution de 240 millions FCFA proposée par le couple. D’après Me El Hadji Diouf, l’un des avocats d’Aliou Sall, cette validation ouvre la voie à une libération prochaine, sous réserve des formalités administratives auprès de la CDC. Les conseils de la défense ont indiqué que la somme a été mobilisée pour garantir la représentation de leurs clients et démontrer leur volonté de collaborer pleinement avec la justice.
Cette décision marque une évolution importante dans un dossier suivi de près par l’opinion publique. Depuis le placement en garde à vue, le couple affirme n’avoir commis aucune irrégularité dans la gestion de ses affaires, estimant que les transactions concernées sont « normales et légales ». La défense espère que la validation de la caution contribuera à apaiser un climat judiciaire devenu particulièrement sensible. Des observateurs évoquent un dossier emblématique de la nouvelle dynamique de contrôle des flux financiers au Sénégal, notamment depuis le renforcement du dispositif national de lutte contre le blanchiment.
Un dossier sous tension entre défense et parquet financier
Ce 11 octobre, Me El Hadji Diouf avait publiquement dénoncé une prolongation « injustifiée » de la garde à vue, estimant que ses clients étaient maintenus « sans fondement légal valable ». Il avait alors réclamé la libération immédiate du couple, dénonçant un excès de zèle dans le traitement du dossier par la Division des investigations criminelles. Le dossier est désormais entre les mains du parquet financier, chargé de statuer sur la suite à donner à la demande de mise en liberté provisoire.
Les avocats du couple, qui s’apprêtent à déposer le reçu de la CDC au greffe, espèrent que la validation de la caution accélérera la levée de la détention. Sur le plan politique, cette affaire continue d’alimenter les débats. Ancien maire de Guédiawaye et frère de l’ex-président Macky Sall, Aliou Sall reste une figure controversée. Les développements judiciaires à venir seront scrutés de près, tant par les observateurs économiques que par la classe politique, dans un contexte où la transparence financière et la lutte contre la corruption figurent parmi les priorités nationales.
La libération du couple, si elle est confirmée, marquera une nouvelle phase dans une procédure qui continue de polariser l’attention du public et des institutions judiciaires.


