La Confédération africaine de football a annoncé ce 30 janvier qu'elle avait décidé de suspendre la sélection togolaise pour les deux prochaines éditions de la Coupe d'Afrique des nations.Une sanction qui fait suite au forfait des Eperviers après l'attaque de leur car par les rebelles cabindais. La CAF avait pourtant promis de ne pas punir le Togo, en deuil, après le décès de deux membres de sa délégation. C’est le dernier acte d’une gestion désastreuse de l’affaire de l'attaque du car togolais. La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé ce 30 janvier, par le biais d'un communiqué, que l’équipe du Togo sera suspendue pour les CAN 2012 (au Gabon et en Guinée-équatoriale) et 2014 (en Libye) : « Le Comité Exécutif décide de suspendre l’équipe nationale représentative du Togo pour les deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des nations. Une amende de 50 000 dollars US est également infligée á la Fédération Togolaise de Football. » La raison : l’intervention du gouvernement togolais pour que sa sélection renonce à participer à cette CAN 2010 en Angola.
Le 8 janvier, les Eperviers avaient été attaqués à la mitrailleuse par des militants du Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC) alors qu’ils se rendaient en car du Congo à Cabinda. Deux membres de la délégation avaient trouvé la mort dans cet assaut : Abalo Amélété, l'entraineur des gardiens, et Stanislas Ocloo, le chargé de communication. Deux joueurs avaient également été blessés : Kodjovi Obilalé et Serge Akakpo. Après plusieurs heures de flottement et de tensions avec la CAF, Lomé avait décidé de rapatrier l’équipe nationale malgré le désir des joueurs de rester pour honorer la mémoire de leurs collègues.
La CAF sans pitié
La CAF n’a pas apprécié cette décision comme l’a expliqué son président, Issa Hayatou à l’AFP : « Quand il y a interférence politique, on ne peut pas l'accepter. C'est exactement comme le cas du Nigeria en 1996 quand les autorités politiques avaient retiré l'équipe nationale. C'était une interférence politique et nous avions sanctionné l'équipe nationale du Nigeria pour deux éditions […] Il n'y a pas de circonstances exceptionnelles à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui les ont retirées. Si les joueurs togolais avaient décidé de partir, devant cette émotion, devant cette peine, on aurait compris. »
Adagio Tata Avlessi, ancien président de la Fédération togolaise de football (FTF), indigné.
« J’ai une réaction de tristesse. C’est comme si les dieux sont tombés sur nos têtes. Qu’est-ce que le Togo a fait pour mériter ce sort ? La CAF (Confédération Africaine de Football) est gérée comme une épicerie. Et un seul homme, qui est le président, secondé avec son secrétaire général, fait tout ce que bon lui semble. Je fais allusion à Issa Hayatou ».
« Il ne fait qu’aggraver la plaie qui est déjà béante pour le peuple togolais. Jje suis très navré, les mots me manquent. Et sincèrement, il est temps que ce bureau dirigé par son mentor puisse laisser la place à d’autres personnes qui peuvent faire valoir aussi leurs compétences. Surtout, Pour Hayatou, il est temps qu’il rende sa démission ».
La Confédération s'est depuis refusée à tout commentaire dans l'immédiat. Elle a appliqué le règlement à la lettre : tout forfait moins de 20 jours avant le début du tournoi est sanctionné par une suspension pour deux phases finales (article 78, chapitre 36 du règlement de la CAN 2010). Le CAF avait pourtant assuré qu’elle se montrerait clémente. Et sa première réaction – mettre en cause le choix des Togolais de se rendre à Cabinda en car plutôt qu’en avion – avait déjà été perçue comme un grave manque de compassion. Mais les règlements de compte avec Lomé l'ont emporté sur les considérations humaines.
Rfi.fr
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