Santé: Un drame humanitaire qui laisse froid le gouvernement

Voici deux semaines déjà que pour cause de grève, les soins aux patients sont mis entre parenthèses dans les hôpitaux publics. Ce drame ne semble guère perturber le chef de l’Etat qui, par son silence, s’en rend complice. Le calvaire des Béninois qui se rendent dans les hôpitaux publics se poursuit dès ce jour. Car, après deux semaines de grèves, le gouvernement n’a toujours pas daigné recevoir les responsables syndicaux qui mènent le mouvement. Pendant trois jours donc, point de soins médicaux pour les malades. C’est donc parti pour une nouvelle série de décès prématurés. Seuls ceux qui disposent d’un certain moyen, peuvent s’offrir les soins dans les cliniques privées et autres établissements sanitaires privés. Les moins nantis assistent impuissants à la mort lente de leurs parents malades. Un véritable drame qui semble laisser indifférent le chef de l’Etat et son gouvernement. Comment comprendre que le secteur de la santé, dont l’importance n’est plus à démontrer, soit paralysé pour 72 heures par semaine et sans service minimum, et que le chef de l’Etat ne puise en mesurer les conséquences. Comment comprendre que la mesure de cette catastrophe humanitaire ne puisse être perçue  par les gouvernants. Pourquoi, aucune main tendue du gouvernement à l’endroit des grévistes pour qu’enfin un terrain d’entente soit trouvé ? Alors même que les zélateurs et griots affamés et parvenus sont tous les jours reçus au palais de la Marina. Mais apparemment, le président Boni Yayi ne trouve pas le temps nécessaire dans son agenda pour recevoir les agents des hôpitaux publics qui débrayent depuis deux semaines maintenant. Pendant ce temps, les morgues continuent de recevoir des morts prématurés. La situation est suffisamment grave pour que le gouvernement s’y penche. Ce n’est pas le recours à des agents dits patriotes qui règlera le problème. Bien au contraire, c’est une autre fabrique de nouveaux problèmes sociaux qui est ainsi en marche. Car, un jour viendra ceux-là aussi devront réclamer et exiger des droits et d’être enrôlés dans la fonction publique.  La fuite en avant du gouvernement fait honte et révèle un manque de considération pour la vie humaine.
Quand bien même les disciples d’Hippocrate bafouent leurs engagements et le principe sacro-saint qui régit leur métier, le gouvernement devrait pouvoir aller à leur écoute. L’hécatombe a assez duré. Le chef de l’Etat doit passer dépasser toute considération de quelque nature que ce soit et tendre la main aux grévistes. En l’élisant à la tête du Bénin, les Béninois n’ont commis aucune faute qui puisse mériter à certains d’entre eux une mort prématurée. Par conséquent, il devrait agir pour s’absoudre ou continuer par opter pour l’inaction et se rendre complice de ce drame humanitaire qui ne manque pas de noircir davantage son mandat.

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