Six mois déjà que dure la crise sans précédent que la Fédération béninoise de football (Fbf) traverse. Malgré les actions collectives et individuelles entreprises, çà et là, aucune éclaircie ne semble pointer à l’horizon. Le monde sportif, fatigué par le report répété du verdict du Tribunal arbitral du Sport (TAS), attend avec impatience la venue d’un messie pour le dénouement de cette crise.
La route vers un dénouement de la crise à la Fédération béninoise de football (Fbf) n’est pas pour demain. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) ne se prononce pas encore sur la situation. Pourtant, il en a été saisi, depuis mars. A chaque fois des dates sont avancées. En vain. Impuissant devant la peur de voir suspendre le Bénin de toutes compétitions internationales, le gouvernement s’est résolu à ne rien faire ou plutôt à bluffer le public sportif. Alors que les Béninois s’attendent à des décisions hardies, au lendemain de la sévère correction infligée par les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Ecureuils, le gouvernement a dissout l’encadrement technique intérimaire de la sélection nationale. Cette décision, signée du ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Didier Aplogan, ne satisfait pas les férus du cuir rond. Ceux-ci veulent que le ministre des sports aille encore plus loin en retirant purement et simplement la délégation du pouvoir au président Anjorin Moucharafou. Ce qui, a leurs yeux permettrait à l’Etat de mettre de l’ordre dans la famille du football. L’hésitation du gouvernement découlerait du fait qu’il attend le verdict du TAS. Que ce soit le camp Attolou qui a longtemps succombé aux avances du camp Anjorin avant de les repousser à cor et à cri depuis le 20 décembre 2010, que ce soit le camp Anjorin, qui vaille que vaille pilote «l’avion» dans la «zone de turbulence», que ce soit le gouvernement qui tente avec peine, hésitation et prudence, d’apporter une solution, tous ont le regard tourné vers le TAS.
Une aubaine pour le sport
A la longue attente faut-il croiser les bras et ne rien faire? Sans doute, c’est la question que se posent les amateurs du sport en général et du football en particulier. La crise a lassé tout le monde au point où le public demande au gouvernement de retirer à la Fbf son agrément. Les observateurs avertis pensent, de leur côté, que la crise offre plutôt une opportunité à l’Etat de restructurer le sport au Bénin. Le moment serait venu de faire le grand ménage au niveau du football et evieter au ministre de n’être que celui du football. Au moment où les handballeurs qui vont défendre le drapeau national au mondial manquent de moyens, on réussit à mobiliser plus de 244 millions pour le match Bénin–Côte d’Ivoire. Depuis 2002, l’Etat béninois a injecté plus de quinze (15) milliards dans le football. Le résultat n’est que de la désillusion, de la consternation, du gâchis et de l’humiliation. Or, d’autres fédérations sportives n’ont pas eu tant de moyens avant de fournir des résultats plus élogieux. Cet exemple doit pousser le gouvernement à revoir sa politique financière du sport.
Le Tas se prononce le 22 juillet
Le Tribunal arbitral du Sport (TAS) se prononcera, le 22 juillet prochain, au sujet de la crise qui secoue, depuis le 20 décembre 2010, la Fédération béninoise de football (Fbf). Cette date, selon certaines sources, sera un jour de libération pour le sport roi au Bénin. Le peuple béninois n’attend impatiemment que le règlement de cette crise. Car, depuis plus de quatre mois, les championnats nationaux de football de première et deuxième divisions sont suspendus. Des milliers de personnes qui vivent de ces rendez-vous sportifs sont au chômage. Tout récemment, le collectif des clubs de la ligue 1 et de la ligue2 a annoncé la reprise de la ligue de football professionnel de football sans en préciser la date. De sorte que tout le monde reste dans l’expectative.