Dossier spécial conférence nationale

 

Le sport, encore et toujours à la traîne 

Au fil du temps, l’horizon du sport béninois reste sombre. Même si on peut noter des succès épars, beaucoup d’incohérences et de mauvaises pratiques ont entravé l’évolution du secteur.
Dans le domaine du sport, depuis 1990, le Bénin peine à se débarrasser du manteau d’apprenti qui lui colle irrémédiablement à la peau et, ceci, dans toutes les disciplines. En gestion des ressources humaines, le sport national éprouve une réelle difficulté. Malgré l’existence de l’Institut national de la Jeunesse pour l’Education Physique et Sportive (Injeps) qui forme des cadres, à cet effet, le Bénin ne parvient pas à trouver le messie à plusieurs postes. Pour cause de politisation des postes stratégiques dans le développement des disciplines sportives. Le pays dispose pourtant des cadres les plus émérites du continent en la matière mais qui sont laissés de côté. La gestion qui est faite des anciennes gloires du sport national reste à désirer. Au lieu de les impliquer, ils sont purement et simplement écartés. Dans le meilleur des cas, ils sont commis à des responsabilités sans importance. De plus, mis à part la non valorisation des cadres, le Bénin souffre cruellement de problèmes structurel et organisationnel. L’inexistence d’une politique réelle de développement des infrastructures freine l’essor des différentes fédérations reconnues par le ministère. La plupart des fédérations, depuis le renouveau démocratique, se plaignent du manque de moyens financiers. Cela explique la léthargie dans laquelle certaines disciplines végètent. Aucune initiative ne vient des responsables des fédérations. Une fois les membres de bureaux élus, chacun croise les bras et attend la subvention de l’Etat pour organiser des championnats nationaux.
Durant ses 22 ans de vie démocratique,  des  crises ont secoué plus d’une fois le football, sport-roi au Bénin. La crise qui a tenu en haleine durant plus d’un an les férus du cuir rond est celle au cours de laquelle douze (12) membres du comité exécutif de la Fédération béninoise de football (Fbf) ont annoncé, le 20 décembre 2010, leur démission. Cette démission a fait  reculer le football au lieu  de le faire progresser. La crise a été si cruciale que l’affaire a même été portée devant le Tribunal arbitral du Sport (TAS). Dans la foulée, le président de la Fbf, Anjorin Moucharafou, est allé en prison pour avoir été accusé de détournement de deniers publics dans le dossier de sponsoring conclu avec «Mtn», le réseau de téléphonie mobile de la place. Après avoir passé plus de quatre (04) mois en prison, ce dernier a été libéré par la justice.
Tout se passe comme si et le gouvernement et les dirigeants des fédérations n’ont pas de vision prospective du sport. On végète dans l’amateurisme et les fonds publics sont gérés de façon peu orthodoxe. Et pourtant quelques résultats semblent faire ombrage à tous ces problèmes. 

Les performances du Bénin

Malgré ce tableau sombre, le Bénin a connu quelques moments de gloire. Les Écureuils ont pris part à trois reprises à une  phase finale de la Coupe d’Afrique des Nationale (Can) de football. Ils étaient présents en Tunisie (2004), au Ghana en 2008 et en Angola, il y a deux ans. Même si ces trois participations à la Can ont été catastrophiques. Il ne faut pas oublier la dissolution, en Février 2010, de la sélection nationale et de l’encadrement technique au lendemain de leur retour de la Can de cette année-là.
Le Bénin  a organisé en 2005 le Championnat d’Afrique des Nations (Can) juniors de football et la participation des Écureuils juniors, en 2005 aux Pays-Bas, au Championnat du monde junior. A part le football, les boulistes béninois  ont défendu valablement  les couleurs béninoises en France et en Belgique lors de la Coupe du monde de pétanque. Ils ont même décroché la médaille de bronze. Le président Idrissou Ibrahima est porté à la tête de la Confédération africaine de sport de boule par ses pairs. A la suite de la pétanque, le handball s’est fait aussi remarquer durant ces vingt-deux (22) ans de processus démocratique. Le président de la Fédération béninoise de handball (FbHB), Arèmou Mansourou, est le premier béninois à qui, il a été confié le poste de président de la Confédération africaine de Handball (Cahb). A ce sport, les Écureuils ont été sacrés champions d’Afrique dans la catégorie des juniors. Cela leur a permis de prendre part, en 2011 en Grèce, au Mondial des juniors de la discipline. Avant la compétition, les Béninois avaient arraché de hautes luttes, au tournoi de Challenge Trophy Intercontinental, dans la même année en Inde, la médaille de bronze. En athlétisme, le pays a obtenu, au  Niger, lors des Jeux de la Francophonie, la médaille d’Or sur le sprint en 400 m. En juin prochain, auront lieu, à Porto-Novo la capitale, les 18èmes championnats d’Afrique Seniors d’Athlétisme. Plusieurs athlètes africains de renom passeront par le Bénin avant d’aller aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Le Bénin sera à l’honneur, a l’occasion de ce rendez-vous. N’oublions pas que le Wushu a rapporté  des médailles d’or, d’argent et de bronze au pays et a ses combattants. Les pratiquants de Karaté do et de Taekwondo ont obtenu quelques médailles dans les compétitions sous régionales, continentales et même mondiales.
Dans les autres disciplines, telles que le basket-ball, le volleyball, la natation, le cyclisme, le Bénin n’a connu aucune consécration. Au contraire ces disciplines somnolent. La Fédération béninoise de basket-ball a quand même organisé des championnats d’Afrique des Nations de basket-ball masculin et féminin. A noter que le pays compte vingt quatre (24) Fédérations toutes disciplines confondues.
Arthur Sélo & Roland Affanou  

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