Médecine sportive au Bénin : comment des carrières sont brisées, faute de spécialisation

A l’instar de nombreux pays africains, le sport au Bénin est en plein développement. Malheureusement, cette évolution ne rime pas avec les conditions de prise en charge des sportifs.

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Faute de spécialité, bon nombre de sportifs blessés se retrouvent dans une précarité. Voir les sportifs blessés, soignés et quelques temps en pleine possession de leur faculté physique sur un terrain de football, est toujours vu avec admiration par le commun des mortels béninois en particulier, les sportifs. Pour bon nombre de ces derniers, une telle prouesse réalisée ailleurs par la médecine sportive, est tout simplement un rêve au Bénin. En effet, les sportifs en l’occurrence les footballeurs Béninois évoluent dans un environnement sportif où l’absence de prise en charge et le manque de spécialité en médecine sportive, riment au quotidien. Les cas de ces sportifs dont la carrière a été hypothéquée par une mauvaise intervention chirurgicale ou en général par le manque de spécialiste, sont légions. Les plus connus sont sans nul doute, le défenseur et ancien capitaine de l’équipe nationale de football des années 80 Amadou Moudachirou. Resté longtemps sous l’emprise de la blessure, il a fini par quitter le monde du football béninois sans jamais retrouver la plénitude de ses capacités physiques. Vizir Touré, également joueur de la sélection nationale, est un exemple illustratif. Soignés et finalement opérés après des blessures contractées au cours des matches de la sélection nationale, ces internationaux béninois n’ont jamais retrouvé la faculté de leur jambe. Parfois opérés à plusieurs reprises après une première opération ratée, ils ont fini leur carrière dans les cliniques ou centre dit de médecine sportive. Mais le point commun des ces deux footballeurs, est qu’ils ont été opérés en Europe mais par faute de véritables conditions de rééducation, ils n’ont pu jamais rejouer au football. Mais à côté de ces sportifs bien connus du public sportif béninois, ils y en a d’autres qui, issus des clubs de première division ont dû mettre fin à leur carrière après juste l’avoir entamée à cause d’une blessure mal soignée ou pas du tout soigné ou à la suite de manque de réelles conditions de rééducation. Il s’agit entre autres de Georges Djidonou, oncle de l’actuel gardien de but de l’équipe nationale Yoann Djidonou, Yaya Raïmi, l’un des meilleurs de sa génération (1983-1984), Gangbo l’Avenir, tous des ex internationaux des Dragons de l’Ouémé, le club phare de la capitale. Aussi, les cas de Noël Adjagba, Ganiou Aboki, de l’Etoile de Porto-Novo, sont des exemples vivants. Mais les cas, les plus récents sont ceux de Seidath Tchomogo, l’un des meilleurs milieux défensifs de la sélection nationale qui après, une opération à l’extérieur, éprouve de véritables difficultés de rééducation dans sa ville natale à Natitingou. Bissiriou Ramane, des Dragons, Amoussou Sèvi de Soleil Fc sont aussi des footballeurs qui n’ont jamais voulu quitter le football mais que le football a malheureusement quitté précocement. Et que dire du jeune attaquant de l’équipe nationale juniors et du Mogas 90, Fadel Suanon, meilleur buteur du Championnat national, saison 2009-2010, qui depuis sa blessure le 05 août 2012 face aux Eléphanteaux de la Côte d’Ivoire dans le cadre des éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations, croupit toujours sous la blessure.

Manque de centre adéquat et de spécialiste

A y voir de près, la raison fondamentale de ces cas de sportifs perdus pour le sport, s’explique par le manque de véritables spécialistes de la médecine sportive. Et lorsque certains centres de médecine sportive se prévalent d’avoir des spécialistes, ils se retrouvent face au manque cruel des équipements adéquats pour une réelle intervention sur les malades. Des cas, les plus simples aux cas les plus graves, les blessés n’ont cesse de multiplier leur va-et-vient dans les centres de soins à la recherche de la « solution miracle ». Entre l’espoir de retrouver la faculté de leur jambe et la réalité à l’arrivée, le fossé est grand.

A côté de tout ceci, il y a le manque de rééducation des malades. Considérée comme étant l’une des phases, les plus sensibles dans le traitement d’un malade, la période de rééducation est d’une délicatesse extrême et susceptible de déterminer le temps de guérison. Malheureusement, le sport au Bénin vit dans une absence totale de centre de rééducation digne du nom.

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Au finish, nombreux sont ses sportifs, victimes du revers de la médecine sportive qui loin de retrouver leur santé et les aires de jeu, ont dû faire prématurément leurs adieux au sport. Au surplus, certains d’entre eux se sont retrouvés avec une invalidité physique. Combien, sont-ils, ces sportifs qui auraient pu devenir des champions, si le manque de spécialités en médecine sportive ou de rééducation n’avait pas défaut ?

 Vivement que ces centres voient le jour au Bénin. A défaut, il est impérieux de favoriser le transfert des sportifs vers l’Europe et dans des  centres réellement spécialisés pour des soins adéquats afin de sauver la jeunesse sportive au Bénin

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