Le Cnls engagé pour une «génération sans Sida»Yao Hervé Kingbêwé

Le comité national de lutte contre le Vih/Sida (Cnls) a tenu hier, mardi 23 octobre 2012 au Palais des Congrès à Cotonou, sa 7ème session ordinaire. Les travaux de cette session ont été présidés par le Chef de l’Etat, Boni Yayi.

Publicité

« Une génération sans Sida d’ici 2015 au Bénin». C’est le défi qu’entend relever le Comité national de lutte contre la Vih/Sida (Cnls) qui a tenu sa 7ème session ordinaire hier, mardi 23 octobre 2012 au palais des Congrès de Cotonou. Les travaux de cette session, présidés pour la première fois par le président du Comité, le Chef de l’Etat Boni Yayi, marquent selon la ministre de la santé, un nouveau départ et ouvrent de nouvelles perspectives dans la lutte contre le Vih et la pandémie du Sida. Dans son allocution, la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Nardos Békélé Thomas, a félicité les gouvernements successifs qui, depuis la découverte du 1er cas du Sida en 1985, n’ont cessé de consentir des efforts. Lesquels efforts ont permis de réduire le taux de prévalence de l’infection du Vih jusqu’à un chiffre stabilisé autour de 2%. Si ce chiffre est rassurant, il n’en demeure pas moins inquiétant. Des statistiques, il ressort que chaque jour un enfant naît infecté. Selon la Représentante de l’Unicef, 1 enfant sur trois éligibles pour recevoir les Anti-retro viraux (Arv) en reçoit et seulement 50% des femmes devant être prises en charge, le sont réellement. Ainsi comme la plupart des pays à faible revenu, le Bénin doit travailler pour atteindre les objectifs de «zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès au Vih» fixés par l’Onusida. Et dans ce travail, le leadership du Chef de l’Etat qui, au niveau continental ne souffre d’aucun mal, doit être concrétisé au plan national dans la lutte contre le Vih/Sida notamment dans l’acquisition des Arv. Cela pour que le taux de personnes ayant accès aux Arv passe de 70 à 100%. Dans son discours, Amadou Diallo, directeur régional de l’Onusida, représentant le directeur exécutif, a insisté sur l’intérêt du Bénin à prendre en charge les femmes porteuses du virus du Vih enceintes. Selon les précisions du directeur Diallo, «si nous décidons de prendre en charge une femme enceinte et par la même occasion sauver son enfant, cela coûte 150 000 $ mais si nous laissons cette femme et qu’elle accouche, cela reviendra au Bénin et à ses partenaires, 300 000 $ et les chances de survie de l’enfant sont de 30%».

Le «retour» du Chef de l’Etat et son engagement

Le Chef de l’Etat qui a présidé pour la première fois les travaux du Cnls a affirmé dans son discours teinté d’humour qu’il est de «retour». De retour pour rassurer les partenaires techniques et financiers qui contribuent beaucoup à la riposte nationale contre le fléau du siècle encore très dépendant du financement extérieur. Pour cela, le Président de la République a réaffirmé son «engagement sérieux» pris au niveau continental au nom du Bénin mais aussi de l’Afrique qui «est de retour». Et cela «dans tous les domaines» parce que «tout est lié».

Dans le domaine de la gouvernance, le Chef de l’Etat qui a affiché sa volonté de mettre fin à l’impunité, dit avoir pris des mesures idoines pour la gestion, dans un élan  de «responsabilité partagée» des ressources allouées par le Fonds mondial. Au sujet du financement, «nous allons jouer notre partition» a rassuré  le président qui informe du travail de mobilisation qui se fait auprès de la Communauté internationale mais aussi au niveau national. Pour un accès plus facile aux médicaments, Yayi Boni, président du Cnls a entamé une série de négociations auprès des présidents Hollande, Obama, Rousself mais aussi des partenaires privés étrangers pour la construction d’une unité régionale de production de médicaments. Si la Secrétaire permanente du Cnls, Sonia Boni s’est inquiétée quant au cadre institutionnel du Comité national de lutte contre le Vih/Sida pendant que la ministre s’en interrogeait,  Yayi Boni se veut rassurant. «Le rattachement du Secrétariat à la Présidence sera fait bientôt», a-t-il laissé entendre. Pour apaiser les peines des personnes vivantes avec le Vih (Pvvih) dont le vécu est fait «de rejet, de stigmatisation…», le président de la République qui «ne les a pas oubliés» et qui « est en train de travailler en souterrain» a prévu dans le budget national plus de 1 milliard pour l’acquisition des Arv. Une première qui permet au Président de la République de donner le top. «En avant (donc) pour un Bénin sans Sida».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité