La salle de conférence Baobab de l’hôtel Novotel de Cotonou a servi de cadre hier, jeudi 18 octobre 2012 à la conférence de presse organisée par l’Ordre national des pharmaciens du Bénin.
Une conférence au cours de laquelle les spécialistes du secteur pharmaceutique en compagnie de leur collègues de la santé se sont prononcé sur les dangers des faux médicaments et sur la nécessité d’un renforcement des mesures de régularisation de ce secteur. « Pharmaciens, mobilisons nous pour défendre la santé publique et notre profession », «halte à la mafia qui détruit le secteur pharmaceutique ». Telles sont les devises instituées par les acteurs du secteur pharmaceutique pour mettre fin au naufrage qui secoue leur domaine d’activité. A cet effet, Docteur Moutiatou Toukourou, Présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin a dans son discours, rappelé les grandes lignes de l’appel de Cotonou sur la lutte contre les faux médicaments et identifié et les dysfonctionnements enregistrés dans l’application des dispositions prises pour sécuriser le trafic des médicaments au Bénin. Pour Docteur Toukourou, l’appel de l’ancien président français Jacques Chirac lancé le 12 Octobre 2009 sur les faux médicaments en présence du président Boni Yayi est resté théorique. Car dit-elle, le trafic illégal des médicaments s’est amplifié ces dernières années dans nos marchés. «Un médicament sur quatre est déclaré faux par l’organisation mondiale de la santé (Oms)», a précisé la présidente qui a attiré l’attention sur le nombre de décès (200 mille) dans le monde que l’on pourrait éviter «si les médicaments prescrits contre le paludisme n’étaient pas faux». Devant ce drame, l’Ordre national des pharmaciens du Bénin a appelé les autorités compétentes à faire plus d’efforts. Notamment pour la signature de la convention Medicrime, rendre accessible les médicaments de qualité aux populations et prendre des mesures de sanction contre les faussaires et les trafiquants de médicaments, contrôler les sources d’importation des pharmaciens et légiférer sur le mode de création des pharmacies. Et cela en collaboration avec les professionnels de la santé, des pharmacies et autres parties prenantes.
Dans son intervention, Jean-Baptiste Elias, président de l’Association des infirmiers a, après avoir insisté sur l’urgence de renforcer la lutte contre le «kpayo» notamment dans le secteur de la santé, suggéré la mise sur pied d’une brigade de répression «des distributeurs de la mort». Pour une lutte efficace contre le fléau, le ministre de la santé, Dorothée Kindé Gazard a annoncé plusieurs mesures. Entre autres, la législation, la mise des vignettes depuis les usines pour la traçabilité. La santé n’ayant pas de prix, le Docteur Soulé Daouda, président de l’Ordre des médecins a appelé à une prise de conscience notamment chez les populations qu’il invite à toujours consulter leur médecin et éviter l’automédication qui a de graves conséquencess notamment la mort.