Les autres raisons de l’élimination précoce de la Côte-d’Ivoire

La génération dorée des Didier Drogba, Yaya Touré, Kalou et autres a une fois encore échoué à la Can. Et cet échec est attribué, par beaucoup de spécialistes, à une «malédiction». Mais d’autres raisons physiques pourraient expliquer l’élimination précoce des Eléphants.

Publicité

Annoncée comme l’équipe à battre, la plus «grande» association de stars que constitue la sélection ivoirienne, s’est fait éliminer de la 29ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations/Afrique du Sud 2013. En quart de finale, dimanche dernier, face à une équipe du Nigeria moyenne mais entreprenante et solidaire, les Eléphants de la Côte-d’Ivoire ont logiquement, après une piètre prestation, courbé l’échine 2 buts contre 1. Une sortie par la petite porte qui vient, sans aucun doute, confirmer la malédiction et conforter ceux qui pensent que la «génération Drogba est maudite». Mais de l’analyse de la sélection ivoirienne, il apparaît que la malédiction peut être la raison, mais plusieurs autres problèmes qui subsistent au sein du groupe depuis la Can 2006 en sont pour quelque chose dans cette débâcle des Eléphants.

Le leadership, la gangrène du groupe

La principale raison de l’échec de la «génération dorée» des Eléphants de Côte d’Ivoire est la question du leadership au sein du groupe de stars. Le groupe de stars ivoiriennes, n’a jamais formé une équipe autour d’un leader. Il a toujours eu à la tête de la sélection de Côte d’Ivoire, un tandem. Les tandems Drogba/Kolo et Drogba/Yaya Touré, qui ont successivement régné à la tête de cette génération des Eléphants, ont tout le temps fonctionné comme dans un bicéphalisme. Avec deux camps bien distincts, avec la crise ivoirienne née de la question d’«ivoirité». D’un côté, Yaya Touré, deux fois ballon d’or africain, vainqueur de la Champion’s league européenne et de l’autre, Didier Drogba, également ballon d’or et champion d’Europe avec Kalou. Ces talents, au lieu d’être une force pour la sélection, constituent son principal handicap. Et jamais, cette sélection n’a été une équipe. La désolante image montrant une dispute entre Drogba et Yaya Touré après que ce dernier ait pris l’un des rares tirs de son capitaine dans la poitrine au cours du match Côte d’Ivoire≠ Nigeria, est très illustrative. Encore que ce n’est pas la seule. Qu’il vous souvienne, déjà à la Can 2008 au Ghana, les buts ivoiriens n’étaient pas célébrés par tous. Cela dépendait de qui avait marqué. Et on se rend encore aujourd’hui compte que les nombreuses initiatives des «mamans des Eléphants» et d’autres associations de supporters et même des instances dirigeantes du football en Côte-d’Ivoire pour régler cette question, n’ont pas porté leur fruit.

Lamouchi, l’autre problème

Malgré ce bicéphalisme, la Côte-d’Ivoire a, quelques fois, montré un beau visage notamment lors de la Can précédente. Et on est en mesure de se demander si, seul, ce bicéphalisme peut être à l’origine de la «malédiction de cette génération» ? Non. Il y a aussi, Lamouchi, l’entraineur de l’équipe qui n’a pas été à la hauteur des enjeux. Son coaching, son inexpérience (Lamouchi est arrivé à la tête de la sélection de Côte-d’Ivoire quelques semaines après l’obtention de son certificat d’entraîneur) et surtout son manque d’audace, n’ont pas beaucoup aidé l’équipe. Comme lors du match contre les Aigles du Carthage, Lamouchi devrait oser encore mettre Drogba sur le banc, avec Kolo Touré. Et permettre à Yaya Touré d’imprimer son rythme au jeu ivoirien. Drogba est un cadre qui a déjà montré qu’il veut apporter beaucoup à l’équipe encore que c’est probablement sa dernière Can. Mais son âge et surtout son manque de compétition ne lui permettaient pas de montrer grand-chose. Sa prestation lors du match face au Togo est évocatrice. Il est peut-être vrai qu’il est difficile de mettre sur le banc un attaquant comme Drogba, mais Sabri Lamouchi aurait dû oser et assumer simplement.

Avec cinq participations d’affilées à une phase finale de la Can avec deux finales, la «génération Drogba» aurait pu faire mieux. Peut-être qu’«il ne faut pas tout remettre en cause», mais il y a beaucoup de choses à revoir, notamment faire de cette sélection de stars, une équipe.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité