Grossesse : moins de mères césarisées en Afrique

En Europe, le taux de césarienne oscille entre 14 et 50%, en Amérique latine, notamment au Brésil, il est très élevé, avec 80%. Seule l’Afrique noire est encore épargnée par cette opération médicale, d’autant plus que le taux de césarienne dépasse rarement les 12 %.

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Définie comme un accouchement artificiel consistant en l’ouverture chirurgicale de l’utérus, la césarienne comporte plus de risques que l’accouchement par voie basse qui est, à priori, la première forme d’accouchement. Le recours à la césarienne est possible dans deux cas. D’abord, lors des consultations prénatales, la césarienne peut être déjà envisagée lorsque la femme souffre d’un mal cardiovasculaire, lorsqu’elle est en travail et que l’indication de la césarienne s’impose, lorsque la femme a un bassin très rétréci, en cas d’obstruction de l’orifice pervical par le placenta ou un gros fibrome, ou lors des grossesses trimilaires.

Ensuite, en salle d’accouchement, la césarienne peut s’avérer obligatoire dans les situations suivantes : une augmentation de la tension, une hypertension artérielle avec certains signes appelés des signes d’eclampsisme, la souffrance fœtale. C’est l’indication la plus fréquente, le ralentissement du cœur du bébé, l’apparition d’un liquide amniotique méconial ou purée  de pois, les distocyes cervicales, c’est-à-dire la dilatation du col. Les dilatations stationnaires souvent dues à un problème de proportion foeuto-pelvienne, les présentations vicieuses, c’est-à-dire que le bébé se présente par le front, la présence des symptômes de pré-rupture, l’observation des hématomes retro-placentaires. Il s’agit d’un décollement qui cause des saignements chez la femme.

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Voilà nombre de cas dans lesquels on peut recourir à la césarienne. Globalement, C’est soit lors des consultations prénatales soit  en salle d’accouchement.

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5, 6 césariennes…

Le Docteur Marilyne Sottin, médecin gynécologue, confie que, selon certains auteurs, on peut faire jusqu’à 5, 6 césariennes pour une femme, pourvu que le segment inférieur soit bien et que la cicatrisation soit de bonne qualité. La cicatrisation de la plaie fait peur à certaines mères césarisées. Aux dires de la gynécologue, la cicatrisation de la plaie est très facile, si la césarienne a été faite dans de bonnes conditions et si l’antibiothérapie  y est bien mise. En temps normal, au plus trois pansements suffisent pour cicatriser la plaie.  Les complications post-césariennes sont, la plupart du temps, des complications trombo-ambiliques, c’est une femme qui a une grosse poitrine et un mollet dur et douloureux, un grand risque d’embolie. On met donc ces femmes sous anticoagulant. La naissance de la fièvre est un signe d’infection.

La plupart des complications sont infectieuses. Ainsi, il peut y avoir une endométrique, des pertes nauséabondes, un abcès pelvien ou alors, c’est un hématome, donc coagulé, ou une anémie. Tout ceci est gérable selon la gynécologue

Environs 5 formes de césarienne existent : La césarienne corporéale; la césarienne segmento-corporéale; la césarienne extra-perioneal; La césarienne longitudinale et la césarienne médiane. « Cette dernière forme n’est pas très  esthétique, mais elle s’impose parfois aux gynécologues » a dit le Docteur sottin. La césarienne n’est pas mieux que l’accouchement par voie basse. Selon certains auteurs, la césarienne comporte 4 à 10 fois plus de risques. Une étude faite en 1991 par Bouvier Collaborateur, a montré que le risque avec la césarienne est 4 à 10 plus élevé qu’avec l’accouchement par voie basse. Il s’agit essentiellement du risque lié à l’anesthésie. Certaines femmes ne supportent pas les produits à leur injecter pour les l’anesthésier. C’est d’ailleurs, le risque majeur sinon l’intervention en elle-même ne comporte pas de risque.

Au Bénin, la gratuité de la césarienne est adoptée depuis environ 5 ans. Elle ne couvre pas entièrement les frais d’accouchement. Selon une sage-femme qui requiert l’anonymat, contactée à Djougou par notre rédaction, la gratuité ne prend en charge que le kit de césarienne, mais les frais de déplacement et les complications éventuelles restent toujours à la charge des familles.

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