Santé de reproduction des jeunes : des stimulants sexuels qui exposent aux Ist et aux grossesses non-désirées

Avec le développement de la vente illicite de stimulants sexuels par des vendeurs ambulants, des produits insoupçonnables sont mis en vente sur le marché, et sont employés pour susciter l’envie sexuelle chez des jeunes dont on abuse de la crédulité, avec les risques de grossesses non-désirées et d’infections sexuellement transmissibles.

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Faute d’information, de nombreux jeunes, les filles surtout, sont victimes d’abus sexuels. «Les jeunes et les adolescents, les filles surtout, sont déjà victimes d’abus sexuels, sans qu’elles ne s’en rendent compte», lance Claude G., un ancien vendeur ambulant de produits stimulants sexuels étrangers, dans une petite causerie entre amis qui va révéler un phénomène extrêmement dangereux, qui se développe sous nos regards. Il s’agit de l’utilisation de stimulants sexuels de type nouveau, qui provoquent le désir sexuel chez l’individu à on les fait ingurgiter à son insu. Et ils s’emploient souvent avec les filles dites difficiles, ou qui refusent de se laisser aller aux relations. «Nous en vendons de différentes sortes. Liquide, poudre, gaz (parfum ou désodorisant)…», nous apprend Claude, l’ancien vendeur, qui a fini par abandonner ce commerce, en contradiction avec sa conviction religieuse.

Ces produits sont d’un mode d’emploi très simple et très discret. «Quand tu prends le stimulant sexuel liquide, tu n’as qu’à mettre une à deux gouttes dans l’eau qui servira à accueillir la jeune fille. Dès qu’elle boit, en moins d’une dizaine de minutes, c’est elle-même qui se mettra à te provoquer pour lui faire l’amour». Pareil pour les désodorisants qui, lorsqu’ils sont inhalés, une fois passé le seuil du lieu de rencontre, provoquent les mêmes effets sur les deux partenaires. Mais l’auteur, lui, maîtrise la situation.  Ces produits, ajoute-il, sont d’un écoulement spectaculaire.

Epiphane, un vendeur ambulant encore actif, rencontré dans le cadre de l’enquête, atteste. En dehors de la forme liquide, il nous apprend qu’il existe un autre conditionnement, tout-à-fait insoupçonnable. «C’est juste des chewing-gums. Tu déposes ça sur la table, pendant que vous êtes en train de prendre un pot ou n’importe quoi, et tu lui en donnes comme un chewing-gum ordinaire, aussitôt que tu en manges, 05 à 10 minutes suffisent pour qu’elle se livre à toi», explique-t-il. Leur prix, selon le vendeur, est de 3.000 F Cfa pour le liquide, et 1.500F Cfa pour le chewing-gum. A la demande d’en acheter, Epiphane nous apprend qu’il n’a plus de stock, mais introduira la requête auprès de ses fournisseurs, une fois arrivée à la base. Il donna un numéro de contact, mais impossible à joindre.

Ist et grossesses précoces non-désirées

Cette pratique est d’une grande gravité.  Ainsi, Madame Totchénou Houngbadji Marcelle, Sage-femme spécialiste en Santé de reproduction, nous en parle : «Même s’il s’agit d’un consentement – maladroitement acquis – ignorant le statut sérologique l’un de l’autre, le prédateur aussi bien que la victime, sont exposés aux infections sexuellement transmissibles». Elle poursuit : «la jeune fille est exposée à une grossesse non-désirée, qui pourrait conduire à un avortement clandestin, et ses corollaires  que sont la stérilité ou la mort.»

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Dans ses projections Madame Totchénou nous apprend que, même si une grossesse issue d’un tel contact sexuel aboutissait à un enfant, la maman pourrait ne pas lui donner tout son amour. Mais, au-delà, creuse la spécialiste, la victime d’une telle pratique, à défaut de dénoncer le fait, à cause des «qu’en dira-t-on», peut sombrer dans une dépression psychologique qui découlerait du fait qu’elle ruminera constamment les circonstances dans lesquelles elle a eu le rapport sexuel.

Avec les stimulants sexuels en vente illicitement sur le marché, il y a alors lieu d’être vigilant dans nos fréquentations, puisqu’il s’avère que l’on côtoie quotidiennement le viol, les grossesses indésirables, les Ist, notamment chez les jeunes filles.

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