L’IATA estime qu’une telle redevance est exorbitante sachant que les passagers payent déjà une redevance de sûreté qui est de 3000f cfa.Pour une deuxième fois, l’Association de Transport Aérien International (IATA) vient de désapprouver la « redevance de sécurisation du passager » décrétée le 29 mars 2017 par le gouvernement béninois.
Ladite redevance s’élève à 10 euros soit plus de 6000 f cfa et devait prendre effet à compter de demain 1er mai (lire ici). Selon le décret signé par Patrice Talon (voir le document ci-dessous), cette taxe sera prélevée directement sur les billets d’avion au départ et à l’arrivée des passagers. Elle est destinée à couvrir les frais de fonctionnement de Morpho Dys, une société chargée de la gestion sécuritaire de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin.
L’IATA a adressé une lettre au gouvernement du Bénin (lire ici) pour lui demander de suspendre sa mesure qui vise à augmenter la redevance que les passagers payent pour leur sécurité. L’IATA estime qu’une telle redevance est exorbitante sachant que les passagers payent déjà une redevance de sûreté qui est de 3000f cfa. Cette taxe va plutôt engendrer des conséquences énormes sur le flux du trafic aérien béninois. En effet, l’instauration de cette redevance n’est pas conforme aux règlements de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI).
Que dit l’OACI ?
Les coûts des services fournis dans les aéroports, à savoir : « l’inspection et le filtrage des passagers ou des bagages, les contrôles de sûreté du fret, du personnel, des aéronefs et des zones réglementées de sûreté », sont traduits par une redevance de sûreté spécifique reconnue par l’aviation civile.
Les textes de l’OACI prévoient aussi que les coûts de fonctions générales assurées par les Etats, telles que « la police, le renseignement et la sûreté nationale », ne sont pas à la charge de l’aviation civile.
De même, les frais d’installation et de fonctionnement d’un service de contrôle de l’immigration (à l’instar de Morpho Dys) ne peuvent être assurés par les compagnies aériennes et les passagers et ne peuvent donc, faire l’objet de redevance spécifique à la charge de ces derniers.
Le ralentissement du trafic aérien
L’IATA prévient cette fois-ci que l’instauration d’une nouvelle redevance aura un impact négatif sur le développement des activités aéroportuaires. Elle invite le gouvernement béninois à engager, avec elle, des discussions en vue de l’adoption de modalités consensuelles. Si non, plusieurs pays proches du Bénin ont déjà tenté l’expérience, mais très tôt, ils ont rebroussé chemin. Leur trafic aérien s’est trouvé ralenti en peu de temps. Toutefois, l’Etat béninois persiste et renforce d’ailleurs sa position dans la mise en application de ce décret en confiant la gestion sécuritaire de l’aéroport à la société Morpho Dys.
Que sait-on de Morphos Dys ?
Morpho Dys est la société qui assure présentement la gestion sécuritaire de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin. Ce marché lui a été confié « gré à gré » par l’Etat béninois. Il faut noter qu’avant Morpho Dys, c’était une structure appelée « Sécuri-port » qui assumait la fonction sécuritaire de l’aéroport. Le contrat a été rompu par l’Etat béninois sans raisons évoquées. La résiliation, de ce contrat entre l’Etat béninois et Sécuri-port, a suscité, il y a quelques mois, un tollé général dans l’opinion publique au travers des réseaux sociaux. Actuellement, Morpho Dys est dans une phase très avancée de l’installation de son dispositif technique au sein de l’aéroport.
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