Depuis l’ouverture de la procédure de demande de rétrocession du patrimoine culturel béninois confisqué par l’ancien colonisateur, la France oppose toujours un refus net. Couao-Zotti, l’écrivain béninois, par le canal de Jeune afrique, montre le chemin à suivre pour le retour effectif des biens.
La proposition de l’acteur culturel, le bénin doit engager des « négociations habiles » avec la France, avec une implication personnelle du président Patrice Talon et l’aménagement d’un espace adéquat pour accueillir les objets dérobés.
Une solution diplomatique
Couao-Zotti estime, qu’il faut trouver une solution diplomatique au refus de la France de retourner, à l’ancien Dahomey, ses biens culturels. « Ce dossier doit, en effet, bénéficier d’un déploiement de compétences à la fois diplomatiques, intellectuelles et culturelles ». Il s’agit d’effectuer une visite diplomatique en France où sont gardés les objets depuis les années 1900.
Une visite officielle du chef de l’Etat en France
Vu la particularité de cette requête, l’écrivain propose que le chef de l’Etat béninois se rende en France. Cette stratégie diplomatique comporte plusieurs avantages. « Un tel déplacement, présenté comme culturel, susciterait à coup sûr un fort retentissement médiatique, surtout si la communication émanant de Cotonou articulait sa demande avec un argumentaire conséquent ». Selon Couao Zotti, le président béninois devrait se faire accompagner des élites intellectuelles béninoises, à savoir : des professeurs d’histoire et d’anthropologie, qui feraient des communications au moyen d’une conférence.
Se faire accompagner des acteurs culturels béninois
Cette démarche, combien singulière, permettra de séduire les officiels français. La stratégie que propose Couao-Zotti serait plus bénéfique et concluante pour le Bénin, si cette visite diplomatique connait également la présence de plusieurs acteurs culturels comme les plasticiens, les écrivains, les chorégraphes, les comédiens… « Ces créateurs, qui font vivre dans leurs œuvres les éléments du patrimoine, constitueraient un atout supplémentaire pour la défense de cette cause. », confie Couao-Zotti. Tous, par leur talent, témoigneraient donc, de la nécessité de la repossession du patrimoine culturel dans « la construction de la mémoire collective et l’affirmation d’une identité commune. ».
Aménager un espace modeste
Pour atteindre son objectif, à en croire Couao-Zotti, la partie béninoise devrait prévoir un lieu pour abriter les biens. Paradoxalement au désir du gouvernement de construire un grand musée, l’écrivain suggère de faire un choix plus simplifié. Couao-Zotti : « Je militerais plutôt en faveur d’un lieu plus modeste, comme la restauration d’un bâtiment colonial – c’est un symbole –, en le reconfigurant aux normes muséales. ». C’est du moins, l’idéal à honorer, en vue d’esquiver l’argumentaire français selon lequel le Bénin ne dispose pas d’infrastructures conséquentes pour accueillir les objets.
Le retour des biens ne sera pas intégral
Toutefois, Couao-Zotti émet des réserves quant à la rétrocession totale des biens volés estimés à près de cinq mille objets. « Le Bénin, même s’il voyait son initiative couronnée de succès, ne pourrait recouvrer qu’une part infime de ses biens patrimoniaux. », trouve-t-il. Pour raison, il s’agit de trésors de guerre déportés en France après la conquête coloniale. Il donne notamment, l’exemple du trône de Gbêhanzin et des symboles de la royauté du Danxomè.
Négocier ou rien
Peu importe la légitimité de la revendication du gouvernement béninois, il n’obtiendra gain de cause qu’en privilégiant le dialogue avec la partie française. « Seuls des négociations habiles et un lobbying constant pourront nous redonner accès à ces trésors confisqués. », a-t-il conclu.
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