Alors qu’il intervenait sur RFI, hier mercredi 26 décembre, sur l’état de la démocratie en Afrique en 2018, le chercheur béninois Gilles Yabi a brièvement opiné sur la polémique autour de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin. Tout comme la Crei, la Criet a été créée au Bénin pour lutter contre les crimes économiques. Gilles Yabi, le fondateur du centre de réflexion sur l’Afrique de l’Ouest, Wathi appréhende avec circonspection ces juridictions spéciales. Il a du mal à leur donner le bon Dieu sans confession. « Au Bénin aussi on a une cour nouvelle sur l’enrichissement, sur les crimes économiques…oui, c’est très bien de lutter contre des crimes économiques» déclare Gilles Yabi.
Cependant, quand on a le sentiment que ces juridictions spéciales, n’offrent pas ou peu de possibilités de recours « et que finalement les premières personnes visées sont toujours des acteurs politiques de l’opposition, évidemment cela ne permet pas de crédibiliser le discours sur la lutte contre l’impunité » affirme l’invité de Christophe Boisbouvier.
Rester vigilant
Le journaliste le relance sur le cas Ajavon. Il lui demande, au vu des arguments avancés, s’il est convaincu de la sentence infligée à l’homme d’affaires béninois par cette Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. « Je ne suis pas sûr qu’il n’ait pas de choses à se reprocher » répond -il avant d’ajouter qu’il est important de rester vigilant sur le renforcement des institutions et sur la séparation des pouvoirs tant au Bénin qu’au Sénégal.
Pour rappel, le Sénégal dispose aussi d’une Cour spéciale : la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Cette juridiction est instrumentalisée par le gouvernement de Macky Sall pour écarter des adversaires politiques gênants selon certains leaders de l’opposition sénégalaise.
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