Déposant ce matin devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin dans le dossier ICC-SERVICES, le colonel de la douane à la retraite, Marcellin Zannou, rapporte comment des dignitaires du culte Zangbéto seraient intervenus aussi dans l’actualité ICC-SERVICES.Tout est parti d’un « poisson d’avril » fait le 1er avril 2010 par un journaliste sur les antennes de radio « Wêkê » invitant les déposants ICC-SERVICES à aller chercher leur fonds. Ce qui n’aurait pas plu aux dignitaires du culte Zangbéto. L’histoire a été racontée par le journaliste au colonel de la douane Marcellin Zannou, une des personnalités de l’Eglise du Christianisme Céleste (ECC).
Citant l’auteur de cette blague, ce matin devant la Cour, le colonel a évoqué la réaction des dignitaires zangbéto ce 1er avril. A ses dires, le journaliste était allé le voir pour obtenir sa médiation au profit de l’annulation de la menace de licenciement qui planait sur lui au niveau de la radio après ce poisson d’avril décidé pourtant par la rédaction.
A l’occasion, il –le journaliste- lui aurait relaté que le soir de ce 1er avril, les zangbéto ont barricadé le chemin qui mène chez lui à Malahoui dans la commune d’Adjarra. Il s’en est sorti avec l’aide d’un sage après avoir payé une rançon de 5000 F Cfa et un litre d’alcool. Il a été convoqué par la suite par les dignitaires du même culte qui ont estimé que l’acte qu’il a posé doit être sanctionné car, il s’agit pour eux, d’un trouble à l’ordre public.
Une crise techniquement inévitable
Pour le colonel Marcelin Zannou, ce poisson d’avril a peut-être contribué à la crise en 2010 comme le soutiennent les promoteurs, mais la chute de ICC-SERVICES était prévisible. « Techniquement, le système portait en lui-même des germes de difficultés antérieures » dit-t-il. A son avis, c’est un système –placement d’argent- qui a des limites et qui à partir d’un certain niveau s’écroule de lui-même, surtout avec le niveau élevé des taux pratiqués. C’est également une activité qui va contre les prescriptions de l’ECC et les enseignements de la Bible. « J’avais de la certitude que le placement ne pouvait pas durer » affirme Marcelin Zannou. A ses dires, il avait pour ces raisons, marqué son opposition et œuvré à sensibiliser aussi bien les promoteurs de ICC-SERVICES que les fidèles de l’Eglise à arrêter. « J’ai insisté, je l’ai dit à temps et à contre-temps à Guy Akplogan ; je l‘ai dit à temps et à contre-temps dans les enseignements que je faisais dans l’Eglise ».
« Le système même était arrivé à saturation »
Marcelin Zannou, déposant en qualité de sachant, soutient que c’est ce qui est arrivé effectivement au système. « Le système même était arrivé à saturation » dit-il. Et ce, bien avant 2010. Selon ses propos, l’essoufflement du système a commencé en 2009. Il rapporte qu’au début de cette année-là, des déposants se plaignaient de n’avoir pas eu leur fonds à bonne date. Et c’est ce qui avait amené une délégation de responsables de l’ECC à se rendre chez le PDG de ICC-SERVICES Guy Akplogan, pour lui demander d’arrêter et de payer les déposants. Mais leurs conseils n’ont pas été suivis.
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