Un questionnement qui a tout d’une préoccupation en raison du déroulement actuel des faits et surtout du comportement du personnel politique béninois dans une période somme toute confuse. Parler d’acteurs politiques au Bénin reviendrait à voir dans ce qui s’y passe aujourd’hui comme un vilain jeu de rôle de mêmes personnages habitués à la même scène : les uns ayant le bon et le beau rôle, et les autres surpris devant une nouvelle pièce imposée. (N’y voyez aucune allusion aux mises en scène du quitus et / ou de la déclaration fiscale).
Le plus curieux ou le plus surprenant est que dans le même temps, où s’ouvrent toutes sortes de débats ou de discussions, pour un consensus, l’impression générale qui se dégage, est que tout le monde voudrait montrer sa détermination.
Ceux qui pensent avoir la loi de leur côté n’en démordent face aux autres qui ne pensent qu’à mettre cette loi de côté. Et au-delà des arrière-pensées, les partis dits en marge de la loi et des textes ne comprennent pas d’où vient la subite fringale de légalité dont font preuve leurs « anciens alliés ».
Une situation et une ambiance un rien particulières : pré campagne ou campagne électorale ? Au même moment qu’on conteste certaines dispositions de la loi électorale, on suppute la possibilité d’un succès de la réforme.Certains font campagne en allant éclairer des villages et les ministres y vont également de leur couplet sur le PAG.
Pendant ce temps, ceux d’en face menacent ou s’opposent, comme on le dit de ces partis d’opposition frappés par la loi et qui voudraient un aménagement de celle-ci. Et dans ce qui, sans exagération aucune, peut être vu comme un vaudeville politico-juridique, le peuple se déchire, de cette façon qui décrédibilise le monde politique béninois. Les amis d’hier changent simplement « d’idéologie » et d’ennemis, lorsqu’ils sont aux affaires ou puisqu’ils ne sont plus aux affaires.
Une telle manière de concevoir la chose politique a toujours fait recette dans notre pays en dépit de la volonté affichée de ceux qui prônent la rupture d’y mettre fin. Et cette préoccupation que résume la question « Qui veut quoi au Bénin ? », devrait peut-être laisser place, pour les gens de notre génération, à l’angoissante interrogation qui est : « Qui veut autre chose pour le Bénin ? »
Dr Florentin CODO (Contribution)
Laisser un commentaire