Bénin: Azannai et Houndété critiquent le message de Patrice Talon à la nation

Après le message à la nation de Patrice Talon dans la soirée d’hier lundi 20 mai, les réactions des leaders de l’opposition n’ont pas tardé à pleuvoir. Sur la chaîne allemande Deutsche Welle, Eric Houndété, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale a jugé très durement les propos tenus par le chef de l’Etat. A l’en croire, “c’est comme (si Patrice Talon) n’avait rien dit”. “Je crois qu’il a pensé qu’il ne connaît pas les gens à qui il parlait. Désormais il a divisé le pays en deux. Il y a le peuple des 4% qui ont voté le 28 avril et les autres. Il était dans le déni total de la réalité. M Patrice Talon n’a pas voulu écouter les béninois” a t-il ajouté. L’opposant a par ailleurs qualifié de “bluff” la main tendue du chef de l’Etat. En effet Patrice Talon avait annoncé hier des consultations directes avec toute la classe politique.

Ils « ont les mains liées »

L’autre segment de l’intervention de numéro 1 béninois, c’est son invite à la nouvelle Assemblée nationale pour qu’elle vote des lois qui renforcent la démocratie. Eric Houndété pense aussi que c’est du dilatoire. “ Premièrement il n’y a pas une nouvelle Assemblée parce que ce qui est là est illégitime et illégale. Ensuite les gens dont on parle, (…) ont les mains les mains liées. Comment voulez-vous qu’une assemblée anti-démocratique, issue d’un coup de force (…) puisse opérer un renforcement de la démocratie. Il n’y a rien à y attendre” lance l’ancien député.

Il « a cherché à justifier sa forfaiture »

Candide Azannai qui intervenait sur une autre chaîne internationale, en l’occurrence RFI, a également critiqué le message de Patrice Talon. Pour le président du parti Restaurer l’Espoir, le chef de l’Etat a “cherché à justifier sa forfaiture , son coup de force ». “Il est dans le déni de la démocratie” juge l’opposant qui en veut toujours à son ancien patron pour avoir “confisqué le pouvoir législatif en excluant toute la classe politique de l’opposition et même la communauté internationale” qu’il n’a pas du tout écouté selon l’ex ministre délégué chargé de la défense.