Quelques semaines après sa sortie de prison, Sira Korogoné a fait sa première sortie médiatique ce dimanche où il s’est prononcé sur la stratégie de l’opposition lors des élections législatives du 28 avril dernier. Invité sur l’émission ‘’Sans langue de bois’’ de la radio Soleil Fm, l’homme de l’initiative de Nikki a fait le diagnostic de la position de l’opposition lors de la période des élections législatives dernières.
Sira Korogoné estime que l’opposition béninoise avait des problèmes. Selon lui, l’opposition n’a pas accès aux médias officiels. Et donc, l’information n’arrivait pas dans les oreilles des populations. Les réseaux sociaux que tout le monde utilise, l’opposition y était présente en même temps que le régime qui avait un peu plus de moyens. Et quand l’opposition mettait les informations sur ces réseaux sociaux, il y avait les adversaires qui contre-attaquaient.
Or, pendant dix ans, quand on prend une décision en conseil des ministres, on allait expliquer aux populations et elles sont habituées à cela. Alors, l’invité se demande pourquoi aujourd’hui, l’opposition ne peut pas aller vers les populations pour leur donner les informations. Il relève que les partis politiques n’ont pas des militants mais des électeurs. Donc, «quand vous avez autant de problème, pourquoi ne pas aller vers vos compatriotes au lieu de rester à Cotonou pour faire des déclarations tapageuses?». Et donc, l’opposition devait aller, dans une démarche pédagogique, expliquer aux compatriotes ce qui se passait. Il pense même que l’opposition a été infiltrée ou tout de même qu’il y a eu crise de confiance.
Méfiance
Quand on a un tel adversaire, on devait être uni. Mais, il y a eu des suspicions, la méfiance. Pour lui, il fallait oublier le soi-même. «Certains faisaient des calculs pour 2021», renseigne-t-il. Korogoné estime qu’on peut ne pas avoir les mêmes motivations mais quand on a le même problème on se met ensemble pour le régler. Donc, il faut tirer leçon des échecs répétés et repenser la lutte. Mais il faut rendre hommage à ces grands hommes qui n’étant pas habitués à de telle situation, on fait ce qu’ils peuvent. Mais, ils auraient dû aller vers le peuple et expliquer ce qui se passait. Maintenant, il faut que l’opposition en elle-même se retrouve pour dialoguer. L’opposition doit faire en sorte que le creuset qui est né et qui est dénommé ‘’la résistance’’ soit le seul représentant de l’opposition pour tout dialogue avec le régime en place.
Tirer leçon du taux d’abstention
Il a aussi déploré l’attitude du régime de la rupture. Car, «malheureusement ceux qui sont en face ont fait la sourde oreille parce que le peuple lui-même s’est exprimé». Il indique que le régime Talon doit tirer leçon du taux abstention et réconcilier le peuple béninois. Aujourd’hui, le régime doit se dire qu’en réalité c’est le peuple qui a exprimé son mécontentement le 28 avril dernier. Ce n’est pas les hommes politiques. Et il faut aussi un médiateur neutre comme le clergé pour le dialogue. Sira Korogoné pense que le Bénin n’a pas besoin de médiateurs extérieurs afin de remettre sa démocratie sur de bons rails.
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