Le professeur John Igué et le journaliste Soulé Issiaka ont donné, sur l’émission ‘’Sans langue de bois’’ de Soleil Fm, des pistes pour anticiper sur les impacts des agissements du Nigéria sur le Bénin dans l’avenir. L’historien John Igué explique que ce qui se passe aujourd’hui au Bénin comme de mutations positives vient des relations que nous avons pu avoir avec le Nigeria et aucune autorité ne peut l’ignorer.
A l’en croire, la capacité financière de Lagos (qui est plus proche du Bénin est plus peuplé que l’Etat béninois) est supérieure à celle de la Côte d’Ivoire. Alors, on ne peut pas être proche d’une telle zone et dire que cela ne nous préoccupe pas. Tout cet espace Cotonou-Lagos est un continuum urbain et donc doit être un même espace économique. Et l’Etat béninois doit chercher comment faire pour tirer profit de ça. C’est une question de stratégie. C’est une exigence d’avoir des spécialistes du Nigeria autour des dirigeants béninois.
Il relève que le Nigeria peut nous aider sur plusieurs plans. Il précise aussi que l’impact de tout ce qu’on reproche au Bénin à savoir la contrebande, les échanges commerciaux illégaux et autres, n’est que de 10% de la puissance du Nigéria. Ce qui est moins que les gaspillages internes dans la mauvaise gestion du pays. Le professeur pense même que l’avenir de ce pays n’intéresse pas la plupart des dirigeants qui dirigent ce pays.
Tirer les avantages du Nigéria
Pour sa part Soulé Issiaka rappelle que si on regarde l’histoire de nos dirigeants, nous n’en avons pas beaucoup qui ont réussi par le Nigeria. Ils ont réussi par le coton et tout ce qui tourne autour de l’administration du Bénin. Il fait remarquer que depuis la colonisation à ce jour, la majorité des dirigeants béninois ont toujours essayé de faire en sorte que nous ne soyons pas trop liés au Nigeria. On pense que les Nigérians sont plus que nous et qu’ils risquent de nous phagocyter. Donc, aujourd’hui, il faut se départir de cette idée et développer la capacité à anticiper sur les avantages et inconvénients de nos relations de proximité pas seulement avec le Nigeria.
John Igué trouve que cela passe par l’éducation. Ensuite, Il faut que les Béninois arrivent à maîtriser le Nigeria. Cela exige, selon le journaliste Issiaka, la mise en place des observatoires dans tous les secteurs et des cellules d’étude du Nigeria au niveau du ministère des Affaires étrangères. Les deux invités sont d’accord sur le fait que le Bénin doit structurer la connaissance du Nigeria et ses relations avec le Nigéria par une observation régulière, continue et publier les travaux.
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