Deux mois déjà que la République fédérale du Nigéria a pris la décision unilatérale de verrouiller ses frontières à ses voisins. Laquelle décision touche non seulement ses pays voisins mais aussi d’autres comme le Ghana d’où nous avons des échos. Il y a des missions étrangères sur la question. Curieusement, au Bénin aussi fortement touché, il s’observe une lenteur voire un silence gouvernemental inquiétant.
Une semaine après la fermeture des frontières par le Nigéria, il y a eu quelques réactions ou démarches de membres du gouvernement. Le président Talon a profité de son voyage à Yokohama, au Japon dans le cadre du TICAD7 pour avoir une première rencontre avec son homologue nigérian sur la question. Il en a certainement discuté avec d’autres chefs d’Etat. La douane béninoise est revenue sur le mémorandum de Badagry pour rappeler les produits prohibés à l’importation au Nigéria. Nous avons aussi vu dans un reportage sur l’Ortb, le ministre de l’agriculture parler d’une importante quantité de productions locales à réaliser.
Puis on est passé à autre chose
Mais après, c’est le silence. Jusque là, le gouvernement béninois ne s’est plus prononcé ou réagi officiellement sur le sujet. Le Conseil des ministres est toujours muet à propos. Dans le même temps, le chef de l’Etat et son équipe font montre de promptitude dans la gestion d’autres questions dans le pays. L’urgence au pays actuellement n’est pas la fermeture des frontières nigérianes qui fait chuter l’économie béninoise et accentue la souffrance des populations.
Au Bénin, l’urgence est plutôt à la révision de la constitution. Membres du gouvernement, Assemblée nationale, Cour constitutionnelle … sont en action à propos. Tout va vite, très vite, pour ce projet et la machine de la rupture démontre sa puissance. Aussi, sa communication est-t-elle bien activée pour parler de la révision constitutionnelle, relayer des appréciations du Fmi et autres mais pas pour dire combien de fois les recettes douanières aux frontières Sèmè-kraké et igolo, sont au ralenti. On apprend qu’il n’y a presque plus de recettes.
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On sent le gouvernement béninois beaucoup plus dans une posture simplement d’une victime attendant peut-être des propositions de mesures de l’autre côté. Très fort au pays, il se révèle impuissant pour répondre à la misère de son peuple face au grand voisin. On se met alors dans l’espérance quant à la suite de la décision du Nigéria qui ne fait que rallonger la durée de sa mesure. Le silence a trop duré.
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